182822 km : Ce matin, après une nuit bien calme et tout seul sur notre bivouac,
nous allons visiter le site historique de l’ancienne Pulperie de Chicoutimi. Mais quésaco une pulperie 🤔 ? Une pulperie est une usine de fabrication de pâte à papier à partir de bois. Le terme s’applique principalement aux usines construites au début du 20ème siècle.
« La Compagnie de Pulpe de Chicoutimi », première compagnie gérée par des canadiens-français œuvrant dans les pâtes et papiers, a été fondée en 1896.
La richesse forestière immense en amont de la rivière facilite la croissance de la compagnie qui devient, en peu de temps, une exportatrice de pulpe de bois de renommée internationale. L’épinette noire et le sapin sont particulièrement adaptés à la production de pulpe, étant donné leur structure fibreuse.
La Pulperie de Chicoutimi prend de l’expansion et, en tout, trois moulins sont construits. La rivière devient un moyen de transport du bois et une source d’énergie suffisante pour que Chicoutimi devienne la capitale mondiale de la pulpe qui fournira l’Angleterre durant la Première Guerre mondiale.
En 1900 se tient l’Exposition universelle de Paris. La Pulperie de Chicoutimi y présente son produit. La pâte mécanique du Saguenay remporte un prix d’excellence pour sa qualité, ce qui suscitera un engouement pour l’entreprise naissante et pour son produit.
La Pulperie de Chicoutimi commence à connaitre des difficultés financières à la suite de la guerre 14-18 et la crise économique de 1929 entraînera sa fermeture définitive en 1930.
Le site a été désigné lieu historique national du Canada en 1984 et classé Site historique l’année suivante. Le Musée du Saguenay s’y installe en 2002. Le musée se tient dans le bâtiment de l’ancien atelier de réparation mécanique et de la fonderie.
Ce musée propose 2 expositions permanentes et 3 expositions temporaires. Nous commencerons par la présentation historique de la pulperie. L’âme des anciens ouvriers planent encore dans ce bâtiment.
Au cours de la visite nous avons appris quelque chose sur le syndicalisme. La création des syndicats chrétiens résultent de l’encyclique « Rerum Novarum » du Pape Léon XIII publié le 15 mai 1891 « sur la condition des ouvriers » qui stipule » A l’ouvrier, il convient de fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat, au patron, il convient de ne point traiter l’ouvrier en esclave, de respecter la dignité de l’homme et de mettre au premier rang de ses devoirs celui de donner à chacun le salaire qui convient « … Tout est dit !
La direction propose déjà des choses innovantes pour l’époque.
On vous en dira plus sur la Pulperie quand nous visiterons le site extérieur.
Notre visite du musée se poursuit avec l’exposition de Daniel T. Tremblay, artiste local. C’est un artiste original… il peint avec tout et il peint sur tout ! En effet, une des caractéristiques de cet artiste, c’est qu’il peint sur à peu près n’importe quels objets…
mais il peint également sur toiles. Les couleurs utilisées sont chatoyantes !
Suivra ensuite une exposition sur la rivière Chicoutimi, sans laquelle la Pulperie n’aurait jamais existée !
Puis une exposition sur l’origine du drapeau québécois : le Fleurdelisé… joli nom pour un drapeau ! Il est levé pour la première fois le 21 janvier 1948 au sommet de la tour centrale de l’Hôtel du Parlement, dans la ville de Québec. Le fleurdelisé flotte aujourd’hui sur tous les édifices publics et partout dans le monde sur les délégations et bureaux du Québec à l’étranger.
De couleur blanche, la croix renvoie au christianisme ainsi qu’au drapeau blanc et or du Royaume de France, qui était celui de la Nouvelle-France de sa fondation jusqu’à la conquête britannique. L’utilisation de croix blanches sur les drapeaux royaux français remonte au 13ème – 14ème siècle. Les fleurs de lys symbolisent la France.
Nous finirons par une exposition sympathique sur la bicyclette. Le cyclisme, au Québec, remonte à 1868.
Revenons à la Pulperie de Chicoutimi…. Cette maquette nous présente ce à quoi ressemblait le site à l’époque de sa pleine activité !
Nous allons y voir de plus près !
On a l’impression d’arriver sur un site archéologique romain…
Avec des sarcophages bien ouverts ! Et non… ce ne sont que les vestiges de l’ancienne pulperie !
La rivière Chicoutimi fournit la force électrique nécessaire grâce au barrage mis en place. Celui-ci offre une puissance de 25 000 chevaux vapeur soit environ 18 380 kw, amplement suffisante aux besoins de la pulperie. Les équipements dans tous les moulins sont actionnés par la seule force de la rivière.
Pendant l’hiver, alors que le cours d’eau gelé est pratiquement inutilisable à des fins industrielles, les ouvriers se rendent sur des chantiers situés sur le pourtour du lac Kénogami pour y couper tout le bois nécessaire aux activités de production de pâte des autres mois de l’année. À l’apogée de la Compagnie, les moulins transforment plus de 4000 billots par jour (morceau de tronc de 2,4m de long). Elle s’assure d’en avoir environ 33 % en plus, au cas où les conditions de production changeraient. On coupe donc plus d’une dizaine de milliers de billots de bois chaque jour dans les chantiers, où les hommes passent le plus clair de leur hiver.
Les billots sont ensuite empilés et déposés sur la glace de la rivière. Lors de la fonte au printemps, les billots suivent le cours de la rivière Chicoutimi jusqu’au Lac Dubuc, un réservoir artificiel aménagé à environ 1 km en amont du site de la Pulperie. Des draveurs (ouvriers qui dirigent le flottaison du bois) se chargent de défaire les embâcles (blocages, obstructions) et de diriger les billots vers le monte-billot mécanique de la scierie, là où se déroule la première étape de la fabrication de la pulpe. Après ce long cheminement, commence ensuite le processus de la pâte à papier !
Les billots écorcés sont amenés à l’intérieur des moulins, où le gros du travail commence. Des pistons hydrauliques pressent le bois contre des meules en granit qui tournent à grande vitesse et dont la surface est striée, ce qui défibre les billots pour les transformer en minuscules fibres de bois. Ces fibres de bois sont ensuite mêlées à une grande quantité d’eau et passent à travers plusieurs tamis en direction de différentes machines. Celles-ci tournent sans arrêt et permettent d’accumuler la fibre de bois pour lui donner une certaine épaisseur, soit 5 mm. Les feuilles sont ensuite empilées pour former des ballots de pulpe gorgés d’eau. Elles doivent être assez humides pour supporter de longs voyages et éviter d’être invendables à leur arrivée à destination.
Les installations (enfin, ce qui en reste…) sont impressionnantes. Il faut s’imaginer ce lieu en pleine activité (i y a eu jusqu’à 300 ouvriers sur le site) avec la rivière déversant toute sa puissance !!
La végétation a largement repris ses droits.
Après cette visite très intéressante du musée et de la Pulperie, nous poursuivons notre route en direction du lac St Jean. Petite halte dans un supermarché avec une belle initiative : des fruits sont offerts aux enfants 👍👏
Nous nous arrêtons à nouveau sur un site Terego pour passer la nuit à Saint-Henri-de-Taillon, sur le site de la ferme Gilbert et Fils, grande ferme céréalière et laitière. Demain, nous avons rv à 10h30 pour visiter la ferme. Un petit tour de drone nous permet d’avoir une vue jusqu’au lac St Jean.
Notre bivouac est visible sur la photo ci-dessous 😉.
182927 km : 10h30 (et oui… déjà debout 😜), nous sommes au point de rendez-vous.
La famille Gilbert exploite cette terre depuis 1969.
Chantal, l’épouse de Gino, sera notre guide durant toute la visite.
C’est une ferme robotisée à la pointe de la technologie ! Tous les animaux sont pucés. Le seul inconvénient à nos yeux, c’est que les animaux ne sortent jamais de l’étable et ne vont jamais aux prés 😳…
Tout se passe à l’intérieur de l’étable.
Une machine automatique nettoie les sols.
Les veaux sont séparés de leur mère dès la naissance et sont nourris par des machines…
Une machine effectue le nettoyage des pis et procède à la traite…
C’est à mon tour 🤣 !
Chaque vache est pucée. Chaque petit point correspond à un animal. Il y a plus de 300 vaches !! On sait à tout moment ce qu’elle fait ou si elle est malade ! On sait même si elles montent l’une sur l’autre, ce qui est un signe 😉
Ce panneau qui ressemble à un panneau de jeu de fléchettes représente la méthode de suivi annuel du cycle des vaches avant la mise en place de l’informatique. Tous les petits signets de couleurs correspondent à un animal précis… quel travail de suivi ! L’informatique a bien soulagé tout cela 😜.
Nous avons partagé un très bon moment avec des jeunes agriculteurs passionnés et bien conscients des difficultés de leur métier. Après cette visite très intéressante mais qui nous a un peu bousculés sur les conditions de vie de ces bêtes (Big Brother a sévi…), nous prenons la route.
Nous ferons une petite pause déjeuner au bord de la rivière Mitsassibi.
Nous bivouaquerons ensuite sur l’aire de camping municipal de Roberval car demain, nous allons voir un Pow Wow à Mashteuiatsh. Un Pow Wow ??? 🤔🤔🤔
En cherchant un emplacement sur l’aire qui accueille une cinquantaine de véhicules, nous apercevons nos copains voyageurs français. Une famille belge de 4, en court séjour en camping-car de location, se joindra aussi à nous. La soirée va être très sympa 😜 ! C’est l’anniversaire de Lilou… 10 ans !!
Mais avant cela, petite surprise. Un canadien passe avec sa superbe voiture. C’est une Pontiac Le Mans cabriolet. Il possède 6 autres véhicules de collection.
Et le moteur vivant, cela donne ça 😯
Ce sympathique canadien proposera ensuite à petits et grands un baptême dans sa belle auto 🙂
Encore une chouette journée 😊 !
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4 Comments
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Bonjour à vous deux, Nous sommes un peu inquiets en regard des fortes inondations dans la région de Toronto. Pour nous tout va bien Bises
Simone et Jean-Marie
Bonjour à tous les 2,
Pas d’inquiétude, les orages violents et les pluies torrentielles nous ont contournés…et c’est tant mieux 😜 ! Bises à tous les 2
Très intéressant, comme d’hab 😉.
L’élevage en batterie, même s’il n’est pas dénué d’humanité, selon les exploitants, est toujours très choquant.
Le « vivant » n’est pas considéré de la même façon et heureusement qu’il commence à y avoir cette conscience chez nous….
Bises à vous deux 😘😘
On nous a annoncé des exploitations de 4000 têtes dans le Wisconsin…
Bises