195860 km : Nous laissons le camion au camping et nous partons avec le camping-car de Geneviève et Vincent en direction du STAX Museum of American Soul Music.
Le Stax Museum of American Soul Music est situé dans les locaux de l’ancien siège de Stax Records. Il est consacré à l’histoire du label discographique Stax Records et de ses artistes phares.

À Memphis, la religion (christianisme, judaïsme, islam, etc.) est un facteur majeur dans la construction identitaire de nombreuses personnes. Depuis l’époque de l’esclavage, les églises noires ont toujours offert un refuge social, spirituel et physique. Le mouvement des droits civiques est né de l’église noire, menée par un clergé courageux et des paroissiens dévoués, prêts à lutter pour les droits humains fondamentaux, soutenus par des hymnes, des spirituals et des chants de liberté.

Cette musique est devenue le fondement sonore du Memphis Sound, inspirant artistes, musiciens et écrivains noirs et blancs, canalisant la passion de la foi dans un son révolutionnaire qui a conquis le monde.
Nombre des artistes et musiciens qui ont enregistré chez Stax venaient du quartier, des églises et des écoles environnantes. À une époque où les tensions raciales étaient vives, ce studio n’a jamais tenu compte de la question raciale, se concentrant plutôt sur la production de son propre son, un son de Memphis, qui sera entendu dans le monde entier.

STAX a lancé la carrière d’icônes de la soul comme Otis Redding, Sam & Dave, Isaac Hayes, les Staple Singers, Wilson Pickett, Eddie Floyd, William Bell et bien d’autres qui ont contribué à changer le monde de la musique à jamais.


Isaac Hayes était la plus grande star du label. Il avait son propre bureau dans les locaux de STAX.

Les studios d’enregistrement

Au total, Stax a placé 167 tubes dans le Top 100 pop et 243 dans le Top 100 R&B, et a remporté huit Grammy Awards ainsi que le tout premier Oscar décerné à un artiste noir pour la musique du « Theme From Shaft » d’Isaac Hayes en 1972.
Stax était également un label intégré, où musiciens noirs et blancs travaillaient ensemble comme une famille, jusqu’à devenir l’un des plus grands labels de disques appartenant à des Noirs au monde.

Isaac Hayes a acheté cette Cadillac Eldorado customisée après avoir renégocié son contrat avec Stax Records en 1972. La voiture a coûté 26000 $ et est équipée d’un minibar réfrigéré, d’une télévision, de garnitures extérieures en or 24 carats et d’une moquette en fourrure blanche. Pas discrète mais on peut lui reconnaître un certain look… très star 😜 !

En 1972, CBS a rompu le contrat de distribution qui la liait à STAX, ce qui signifie que, même si le label possédait des chansons, il n’avait plus aucun moyen de les proposer aux clients… Stax s’est retrouvé lourdement endetté.
En 1975, Stax Records fut contraint à la faillite. La banque céda le bâtiment à une église voisine pour 10 dollars. En 1989, le bâtiment était tombé dans un tel état de délabrement que l’église le démolit, ne laissant qu’un terrain vague avec un seul monument historique pour rappeler aux visiteurs que ce lieu avait autrefois abrité Stax Records.
À la fin des années 1990, il a été décidé de créer un musée en hommage à Stax Records et une académie de musique pour les enfants de ce quartier défavorisé.
Le musée Stax a ouvert ses portes le 2 mai 2003. L’école de musique, quant à elle, a ouvert ses portes en juillet 2005.

Après cette visite trés intéressante, nous nous dirigeons vers un autre lieu emblématique de Memphis : le National Civic Right Museum.
Le musée est construit autour de l’ancien Lorraine Motel où Martin Luther KING Jr. fut assassiné le 4 avril 1968. Une gerbe de fleurs permet de voir le balcon où se trouver Martin Luther King le jour de son assassinat.
Martin Luther King était venu à Memphis défendre les 1300 éboueurs afro-américains grévistes qui travaillaient pour la ville afin de les aider à obtenir un traitement équitable. Le musée a ouvert ses portes le 24 septembre 1991. Il est le fruit d’un effort communautaire visant à transformer le lieu de la tragédie en un lieu d’apprentissage et de mémoire.

Le 4 avril 1968 Martin Luther KING sortit de la chambre 306 pour discuter depuis le balcon avec des amis sur le parking en contrebas. Alors qu’il se retournait pour rentrer dans sa chambre, une balle le toucha au cou, le tuant sur le coup. Le trait rouge montre d’où venait le coup de feu mortel.

Nous assisterons de manière inopinée à une représentation de la chorale de l’université de Jackson (Mississipi) au pied du balcon.
Le musée présente l’histoire des droits civiques en Amérique depuis 1619 et les premiers esclaves. Le commerce des esclaves a entraîné le déplacement d’environ 12,5 millions d’africains. Il est considéré comme la plus grande migration forcée de l’histoire humaine !

En 1954, l’arrêt Brown vs Board of Education a mis fin à la ségrégation scolaire aux États-Unis. Une décision majeure dans l’histoire de la lutte pour les droits civiques.
Le 17 mai 1954, la Cour statua à l’unanimité que « les établissements d’enseignement séparés sont intrinsèquement illégaux », faisant ainsi de la ségrégation raciale dans les écoles publiques une violation de la clause d’égalité de protection du 14ème amendement de la Constitution américaine.

Le 1er decembre 1955, Rosa Parks refuse de céder sa place à un passager blanc dans un autobus. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 $. Le 5 décembre 1955, elle fait appel de ce jugement. Le pasteur Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, pasteur de la Première église baptiste d’Amérique, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dure 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles. Encore une victoire !


En 1955, l’Etat du Mississippi était l’Etat le plus ségrégationniste et le plus violent à l’égard de la communauté noire.

La campagne de Birmingham est un modèle d’action directe non-violente et, par la couverture médiatique qui en fut faite, elle attira l’attention du monde entier sur la violence des politiques de ségrégation raciale en l’œuvre dans le Sud des États-Unis, faisant de la question de la ségrégation une priorité nationale et conduisant à l’intervention de l’administration fédérale de Kennedy. La campagne força la ville de Birmingham à mettre fin à la ségrégation, et prépara la voie pour le Civil Rights Act de 1964 qui interdit toute discrimination raciale à l’embauche et dans les services publics à travers les États-Unis.

La Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté (en anglais March on Washington for Jobs and Freedom) est une marche politique qui se déroula à Washington le 28 août 1963. Entre 200000 et 300000 personnes y ont participé selon les estimations. C’est à cette occasion que Martin Luther King fit son discours historique « I have a dream » (J’ai un rêve) devant le Lincoln Memorial. Du succès de cette marche, on doit en partie le vote du Civil Rights Act de 1964 et du Voting Rights Act de 1965.

« Les Marches de Selma à Montgomery » désignent trois marches de protestation, menées dans l’État de l’Alabama en 1965 (les 7, 9 et 25 mars), qui ont marqué la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains aux États-Unis. Malgré le Civil Rights Act de 1964, l’inscription sur les listes électorales était rendue très difficile (voire impossible) pour les électeurs afro-américains dans de nombreux États du Sud, dont l’Alabama du fait de l’opposition des autorités et de groupes suprémacistes comme l’organisation terroriste du Ku Klux Klan.


Cette marche, avec la répression sanglante qui l’a suivie, est un des événements qui conduiront le 4 août 1965 à la promulgation du Voting Rights Act de 1965 interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote.

Cette expression « I am a Man » a été utilisée en février 1968, lorsque les éboueurs afro-américains de Memphis se sont mis en grève pour protester contre la discrimination raciale et les conditions de travail dangereuses. Ils se heurtaient souvent à une opposition violente de la part de la police de Memphis. Cela affirmait qu’ils luttaient pour l’égalité, la dignité et le respect.

Ce musée met en évidence le dur combat des afro-américains dans leur lutte pour l’égalité, la dignité et le respect. Grâce à leur courage et à leur volonté, il y a eu de très belles avancées au niveau des droits civiques mais on sent bien que la ségrégation n’a pas encore complètement disparue…

Nous allons ensuite nous promener dans Memphis et surtout dans Beale Street !

Beale Street est la principale attraction de la ville de Memphis après Graceland. Elle s’étend sur environ 2,4 km (1.5 milles). En 1966, une section de la rue fut déclarée site historique majeur. Un an plus tard, elle fut officiellement reconnue comme « Berceau du Blues » par une loi votée au Congrès.





La Saint Patrick est en préparation…

Beale street nous a paru bien calme et nous en avons vite fait le tour 🤔. Après nos deux visites très intéressantes au Stax Museum of American Soul Music et au National Civic Rights Museum, et ce petit tour de rue, nous retournons à notre camping.
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2 Comments
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superbe, merci beaucoup pour les commentaires, des pans entiers de l’histoire que l’on a tendance à oublier
Merci 😊. Heureusement qu’il y a les musées !