197383 km : En nous arrêtant, nous avions craint qu’on vienne nous demander de partir en pleine nuit. Finalement, rien de tout cela et la nuit fut très calme. Nous avons eu, tout de même, la visite du sheriff vers 9h qui nous a expliqué que les habitants de la ferme un peu plus loin avait appelé la police, inquiets de voir ce gros camion arrêté au bord de la route. Comme il a vu que nous étions de braves retraités 😜, il nous a simplement demander quand nous partions. Petit déjeuner pris et camion rangé, nous voilà parti 30mn après pour ne pas déranger davantage 😊 ! Nous ne sommes cependant pas habitués à quitter nos bivouacs à l’aube 🤣🤣 !

Nous prenons la route en direction de Kansas City. C’est le printemps !

La banlieue de Kansas City est très aérée.


Et nous voila arrivés au RV Park de la ville d’Indépendance qui touche Kansas City. Curieusement, il y a deux villes nommées Kansas City, les deux se touchent, mais l’une est dans le Missouri (500000 habitants) et l’autre dans le Kansas (150000 habitants). La plus connue et développée est celle du Missouri. Après nous être installés et avoir déjeuné, nous appelons un taxi Lyft pour nous conduire au National WWI Museum and Memorial. Après 20 minutes de route, nous sommes arrivés devant le musée et le Mémorial.
La construction du Mémorial (Liberty Memorial) débuta en 1921 et il fut inauguré le 11 novembre 1926 par le président des États-Unis, Calvin Coolidge, en présence de cinq chefs militaires alliés parmi lesquels le général américain John Pershing et le maréchal français Ferdinand Foch. La tour mesure 66 mètres de haut. Elle a été conçue par Harold Van Buren Magonigle (1867-1937) avec la participation de plusieurs sculpteurs. Cette tour qui s’élève vers le ciel nous rappelle un peu le Fort de Douaumont près de Verdun. Au fil du temps, sa structure s’est dégradée et elle a été fermée en 1994 pour des raisons de sécurité.
Grâce au soutien de la ville de Kansas City, de l’État du Missouri, du gouvernement des États-Unis et de généreux donateurs individuels, plus de 102 millions de dollars ont été collectés pour la restauration et l’agrandissement du site.
En 2004, le Musée et le Mémorial ont été désignés par le Congrès comme le musée officiel de la Première Guerre mondiale du pays, et la construction d’un nouveau musée ultramoderne de 80000 pieds carrés (7400 m2) et du Centre de recherche Edward Jones sous le Liberty Memorial a commencé. Le Liberty Memorial a été classé monument historique national le 20 septembre 2006. Le Musée national et mémorial de la Première Guerre mondiale a finalement ouvert ses portes en 2006.
Il est la principale institution américaine dédiée à la mémoire, à l’interprétation et à la compréhension de la Grande Guerre. Il abrite la
collection d’objets et de documents de la Première Guerre mondiale la plus complète au monde.

Un plancher transparent permet d’admirer un petit champ de coquelicots en souvenir des champs de bataille. Les coquelicots sont un symbole de respect et de commémoration de ceux qui sont morts pendant la Première Guerre mondiale.

Le musée détaille parfaitement tous les éléments qui ont abouti au déclenchement de la guerre. Ils sont regroupés en 5 thématiques. Comme cette présentation nous a séduits par sa clarté, nous vous la partageons, même si c’est un peu long :
IMPÉRIALISME
Les empires européens (britannique, français, allemand, portugais, néerlandais, italien et belge) contrôlaient la moitié de la surface du globe, dont une grande partie de l’Afrique et de l’Asie. Avec des colonies et le Commonwealth dans les deux hémisphères, la Grande-Bretagne pouvait se vanter de dire que « le soleil ne se couche jamais sur l’Empire britannique ».
En 1914, l’Allemagne ne possédait qu’un petit empire colonial, bien moins riche que ceux de la Grande-Bretagne et de la France. Les dirigeants allemands espéraient acquérir davantage de colonies, briser l’alliance entre la Grande-Bretagne, la France et la Russie et, d’une manière ou d’une autre, devenir une Weltmacht, une puissance mondiale. De plus en plus, le sentiment que la guerre était nécessaire, voire une étape salutaire, gagnait en popularité.
ÉCONOMIE
En 1914, l’Europe était le centre économique du monde. Les communications, les technologies et les industries modernes, ainsi que les nouvelles sources d’énergie comme le charbon, le pétrole et l’hydroélectricité, alimentaient la prospérité européenne. L’Allemagne était l’économie européenne connaissant la croissance la plus rapide. Sa production d’acier surpassait celle des trois producteurs suivants réunis : la Grande-Bretagne, la France et la Russie.
C’était aussi une époque de mondialisation, avec des paquebots de luxe et des navires marchands rapides transportant personnes et marchandises aux quatre coins du monde. Mais la concurrence économique faisait craindre que d’autres nations n’utilisent leur puissance militaire pour accaparer les marchés et couper l’accès aux ports et aux matières premières. Les rivalités entre les trois puissances européennes les plus industrialisées, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, allaient donner naissance à la première guerre moderne.
SOCIÉTÉ
Dans les années d’avant-guerre, les sociétés européennes et américaines connurent d’énormes changements. Une classe moyenne émergente, composée de familles prospères et instruites, bénéficiait du confort moderne, des voyages et de précieux loisirs, autrefois réservés aux plus fortunés. Le mouvement pour les droits des femmes prenait de l’ampleur, remettant en cause l’idée victorienne selon laquelle la place de la femme se limitait à la maison.
Parmi les classes ouvrières, de plus en plus de personnes quittaient les fermes pour les villes surpeuplées, à la recherche d’un emploi dans les usines. Les bas salaires et les conditions de travail et de vie déplorables créèrent un terreau fertile pour le socialisme et le communisme. Les aristocrates au pouvoir craignaient ces mouvements ouvriers, les considérant comme annonciateurs de la révolution.
CONSCRIPTION ET NATIONALISME
L’enrôlement obligatoire pour le service militaire était répandu dans toute l’Europe. La France, l’Allemagne et la Russie disposaient chacune d’importantes armées permanentes en temps de paix. Le service militaire, pensait-on, encourageait le nationalisme et le sentiment d’unité.
Les fossés entre riches et pauvres, entre catholiques et protestants, entre socialistes, libéraux et conservateurs, pouvaient parfois être comblés par une loyauté nationale commune. Mais le nationalisme était aussi source de tensions et de divisions violentes. En Europe de l’Est, les minorités ethniques luttaient pour leur propre identité nationale. Les groupes slaves devenaient de plus en plus réticents ; ils espéraient s’affranchir de la domination austro-hongroise.
DIRIGEANTS
Au début du 20ème siècle, les familles royales d’Europe donnaient le ton à une grande partie de la société. Chaque monarque symbolisait un fier héritage national.
Parallèlement, la démocratie était en plein essor. La plupart des pays européens étaient dotés de constitutions et de parlements ; la plupart des hommes avaient le droit de vote. En Grande-Bretagne, en France et dans quelques autres pays, les parlements exerçaient un véritable pouvoir. Ce n’est pas un hasard si les premières grandes puissances à entrer en guerre, l’Autriche-Hongrie, l’Allemagne et la Russie, étaient davantage contrôlées par quelques généraux et fonctionnaires autour du monarque que par des institutions démocratiques.
ALLIANCES
Les nations européennes ont eu recours à des alliances militaires et à des engagements secrets pour équilibrer leurs forces respectives. En voici la chronologie :
1839 : La Grande-Bretagne s’engageait à respecter la neutralité de la Belgique.
1879 : L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie créaient la Double Alliance.
1882 : L’Italie rejoignait l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, formant ainsi la Triple Alliance.
1887 : L’Allemagne signait un traité avec la Russie.
1890 : L’empereur Guillaume II d’Allemagne renonçait au traité de réassurance avec la Russie.
1894 : La France et la Russie formaient leur Double Alliance.
1904 : La France et la Grande-Bretagne signaient une Entente cordiale (quasi-alliance).
1907 : La Grande-Bretagne signait une Entente cordiale avec la Russie.
Ainsi en 1907, l’Europe était divisée en deux grandes coalitions rivales : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie formaient la Triple Alliance ; la Grande-Bretagne, la France et la Russie formaient la Triple Entente.
LE DÉCLENCHEMENT DE LA GUERRE MONDIALE 1914-1919 (dates présentées dans le musée)
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo. François-Ferdinand, héritier de l’Empire Austro-hongrois, et son épouse, la duchesse de Hohenbourg, sont tués par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip. Le gouvernement autrichien soupçonne la Serbie d’être responsable.
Le 23 juillet, l’Autriche-Hongrie envoie un ultimatum à la Serbie. Elle exige que le gouvernement serbe autorise les fonctionnaires autrichiens à entrer en Serbie pour enquêter sur l’assassinat et réprimer la propagande radicale.
Le 25 juillet, la Serbie accepte une grande partie de l’ultimatum, mais refuse la demande de l’Autriche d’entrer en Serbie pour réprimer les activités terroristes.
Le 28 juillet, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Et après tout s’enchaîne. Les alliances se mettent en œuvre. La Russie entame la mobilisation générale de ses forces armées… Les armées européennes se mobilisent rapidement tant sur mer que sur terre. La Première Guerre mondiale éclate !
Les deux camps croyaient que leur cause était juste, qu’ils défendaient leur patrie et leur mode de vie. La plupart imaginaient que la guerre serait une aventure glorieuse, jalonnée de drapeaux colorés, de sabres flamboyants et d’actes héroïques. Ils pensaient que le conflit serait décisif et court, et qu’ils seraient tous rentrés pour Noël…
Ce conflit en Europe dégénéra rapidement en une guerre aux destructions et aux effusions de sang sans précédent. Les soldats se protègaient autant qu’ils le pouvaient dans les tranchées des obus et des assauts réguliers de l’armée adverse.
Cette présentation montre que les tranchées allemandes étaient mieux construites et plus confortables…

que les tranchées françaises…

La Grande guerre s’est également faite dans les airs. Inventée par les frère Wright suite à leur premier vol réalisé en 1903, l’aviation a pris une grande place dans ce conflit.
Le 7 juillet 1917, le « Grand raid » allemand frappe Londres. Vingt-quatre avions allemands larguent des bombes sur Londres et Margate. Le même jour des avions français bombardent Trèves, Coblence, Ludwigshaven et Essen en représailles aux raids allemands sur Nancy et Épernay.

La Grande Guerre a vu naître les premiers « As » de l’aviation tant du coté allemand qu’alliés. Ils figurent sur le tableau ci-dessous. Les dessins noirs sous leur photo représentent le nombre d’avions ennemis abattus. Celui qui a le plus de victoires est bien évidemment le Baron allemand Manfred Von Richthofen plus connu sous le nom de Baron Rouge avec 80 avions abattus ! 4 aviateurs français figurent parmi ces As : René Funck, Georges Guynemer, Charles Nungesser et Raoul Lufbery avec respectivement 78, 63, 45 et 19 victoires.

Elle s’est déroulé également en mer. Les premiers cuirassés et sous-marins furent utilisés durant ce conflit. L’Angleterre bloqua avec ses navires le passage vers la mer du Nord au bateaux allemands. Elle coupa ainsi l’approvisionnement en matériel, nourriture et gasoil à l’Allemagne.

Nous poursuivons notre visite et nous découvrons que le 4 décembre 1915, Henry Ford part pour l’Europe en mission de paix. « Je n’ai pas créé beaucoup de paix», dira-t-il plus tard. «Mais j’ai entendu dire en Norvège que la Russie pourrait bientôt devenir un énorme marché pour les tracteurs. » Nous sommes surpris en lisant cette phrase d’Henry Ford… L’Histoire semble se répéter !

1917 est une année importante dans ce conflit avec l’entrée en guerre des États-Unis. Avant 1917, les Etats-Unis n’avaient jamais participé à un conflit extérieur. Le Président Wilson avait gagné sa réélection avec ce slogan « qu’il garderait les américains hors de la guerre ». Le 7 mai 1915, le Lusitania, paquebot de croisière reliant New York à Liverpool, en Angleterre, a été coulé par un sous-marin allemand. Sur les 1959 hommes, femmes et enfants à bord, 1195 périrent, dont 123 Américains. Face également à la volonté allemande d’intensifier le rapport de force en mer, le Président Wilson compris alors qu’il ne pourrait pas rester en dehors du conflit.
Le 3 février 1917, le Président Wilson rompt les relations diplomatiques avec l’Allemagne.

Les États-Unis entrent en guerre le 5 avril 1917 et la mobilisation des soldats américains est lancée.

Ce panneau présente la liste du matériel (vêtements et armes) remis aux soldats americains lors de leur mobilisation.

Cette scénographie présente bien l’horreur de cette guerre ! Environ 65 millions de soldats combattirent et plus de 9 millions périrent. Trente-six pays à travers le monde, dont les États-Unis qui envoyèrent 2 millions d’hommes et de femmes à l’étranger, participèrent à cette guerre.
Si les armes se turent le 11 novembre 1918 avec la signature de l’armistice, la paix ne fut officiellement rétablie que l’année suivante avec le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 dans le cadre de la Conférence de Paris.
Revenu aux États-Unis, le Président Wilson part en tournée à travers les États-Unis visitant 29 villes, faisant 40 discours en 22 jours pour présenter son projet d’une instance de coopération internationale, la Société des Nations. Malgré tous ses efforts, le 19 novembre 1919, le Sénat américain rejette le traité de Versailles signé par le Président Wilson et refuse l’adhésion des États-Unis à la Société des Nations (SDN) par tradition isolationniste vis-à-vis de l’Europe. Les États-Unis n’en seront jamais membres. La SDN verra quand même le jour et sera dissoute en 1946.
Les États-Unis signeront finalement un traité de paix séparé avec l’Allemagne en 1921.


Quelques artefacts comme cette enveloppe surprise de la Croix-Rouge française. La vente d’enveloppes surprise a permis de soutenir l’action de la Croix-Rouge française en faveur des réfugiés et des personnes évacuées, notamment les prisonniers de guerre français de Meurthe-et-Moselle.

Et ce plateau commémoratif de la bataille Verdun.

Nous avons passé un peu plus de 3 heures dans ce musée. Nous l’avons trouvé très didactique et très détaillé sur la 1ère Guerre Mondiale et surtout, il nous a permis d’avoir le regard américain sur ce conflit ! En quittant le musée, nous avons fait la connaissance de Barth, volontaire au sein du musée lorsqu’il n’exerce pas comme architecte, qui nous a proposé gentiment de nous déposer au centre-ville.
Nous voilà à Country Club plaza qui a été conçu en 1922 par J. C. Nichols dans des styles néo-baroque et néo-mauresque, rappelant l’architecture de Séville, en Espagne. The Plaza comprend de nombreux grands pâtés de maisons abritant des commerces de détail haut de gamme, des restaurants et des lieux de divertissement, ainsi que des bureaux.
Il s’étend sur 14 pâtés de maisons et comprend 40 statues, fontaines et sculptures, 12 tours, offre aussi des promenades en calèche et de nombreux cafés-terrasses… gigantesque en somme. Notre découverte de ce quartier originale se terminera autour d’une bonne grillade 🙂 … spécialité du Kansas !



Après ce dîner délicieux et copieux, nous retournons au camping.
197449 km : Aujourd’hui, nous nous rendons au City Market. Ce quartier date de 1857. Tous les week-ends à lieu un marché et comme nous ne sommes que mercredi… il est fermé.

Nous aurons tout de même la chance de trouver quelques étals achalandés et des restaurants ouverts 😜 !

Comme nous sommes en pleine forme ce matin, nous décidons de nous rendre à pieds dans le quartier du jazz : « 18th and Vine District » distant d’un peu plus de 4km ! C’est beau d’être jeunes 🤣 ! Nous traversons de jolis quartiers.






Nous voilà arrivés à destination !

Le quartier est bien calme et beaucoup de magasins sont fermés… Nous sommes hors-saison. Toutes les animations débutent en avril 😒 !



Notre visite s’achèvera plus rapidement que prévue sur cette belle statue de Charlie Parker surnommé Bird (1920-1955), célèbre saxophoniste né à Kansas-City. Avec Louis Armstrong, Duke Ellington et Miles Davis, il est considéré comme un des jazzmen les plus influents de l’histoire du jazz. Clint Eastwood a réalisé sur lui un très beau film intitulé « Bird ».

C’est sur cette note musicale, si l’on peut dire, que s’achève notre visite de Kansas-City.
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4 Comments
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Encore une belle leçon d’histoire ! Merci 😘
Et pour nous aussi car on ignorait que le Congrès américain n’avait jamais ratifié le Traité de Versailles 😉! Bises 😘
Votre billet d’aujourd’hui est digne d’un cours d’histoire sur la guerre. Bravo! Quel travail!
Merci 🥰 et on a appris plein de choses très intéressantes 😊 !