28 août : La ruée vers l’or (YT)

209261 km : Ce matin, nous poursuivons notre aventure de la ruée vers l’or en allant visiter la Drague Numéro Quatre.

Un peu de contexte… Tandis que les mineurs solitaires trimaient dur, des entrepreneurs et des investisseurs se sont intéressés aux possibilités d’exploitation à long terme. Les dragues ont alors été apportées au Yukon en 1899 pour exploiter très efficacement les gisements d’or du Klondike. Dans une bonne partie des gisements, l’or était tout simplement trop difficile et trop coûteux à extraire à la main car en profondeur près de la roche mère.
Deux grandes entreprises se lancent dans l’exploitation des dragues : la Canadian Klondike Mining Company, en 1905, et la Yukon Gold Company, quelques années plus tard.

Les entreprises ont aussi construit des centrales hydroélectriques, source fiable et constante d’électricité pour faire fonctionner les dragues. Elles ont érigé également un réseau de barrages et de tranchées pour fournir les dragues en eau.

Il n’y avait dès lors plus de place pour le mineur solitaire à part peut-être en tant qu’ouvrier salarié d’une de ses entreprises… Pour eux, le rêve de devenir riche s’est envolé avec l’arrivée des dragues.

Durant l’âge d’or de l’exploitation minière industrielle, plus de deux douzaines de dragues comme celle-ci ont creusé les ruisseaux. Elles ont poursuivi leur activité jusqu’en 1966. En 1970, Parcs Canada a acheté la Drague Numéro Quatre et en 1997, elle est désignée lieu historique national.

La Drague Numéro Quatre, construite en 1912 pour la Canadian Klondike Mining Company, est la plus grande drague à coque de bois et à godets en ligne de l’Amérique du Nord.

En 46 ans, la drague a extrait 8 tonnes d’or et 65 559 475 m3 de graviers !! Au plus fort de la production, on épurait 23 kg d’or par jour. Deux fois par mois, l’entreprise expédiait une dizaine de nouveaux lingots à la banque de Dawson… Pas mal 🤑 !

La drague fut conçue pour flotter et supporter un poids de 3000 tonnes ainsi qu’une chaîne de 75 grands godets d’escavation en fer pesant chacun 1515 kg à vide et chargeant 680 kg de gravier ! Ils servent maintenant de décoration 😊. La ligne de godets pesait au total et à vide 172 tonnes 😲

La taille du godet est impressionnante.

La drague dans son contexte. On visualise bien le travail nécessaire pour extraire de l’or…

́Nous avons rendez-vous à 12h30 avec notre guide pour une visite en francais. Nous ne serons que tous les deux pour la visite. C’est super !

Nous pénétrons à l’intérieur de la drague… C’est immense ! Malgré la taille de celle-ci, 4 hommes suffisaient à la manipuler pendant que 5 autres, sur l’équipe de gros travaux, manœuvraient les câbles et les treuils sur la rive. Par contre, une large équipe d’ouvriers était nécessaire pour la garder en état de fonctionnement.

Il y avait un seul homme pour superviser la salle des opérations. Cette place était très recherchée car c’était le seul endroit chauffé de la drague.

Nous poursuivons notre visite. La Drague Numéro Quatre était la plus grosse des 27 dragues utilisées dans le Yukon. Haute de 23,2 mètres (8 étages) et longue de 42 mètres, elle déplaçait plus de 3000 tonnes. Elle pouvait traiter une quantité faramineuse de gravier. Elle creusait l’équivalent d’un camion benne à la minute pour une profondeur de creusage sous l’eau allant de 14 à 17 mètres. Il aurait fallu une journée entière à 3 hommes pour en faire autant… 🙄

Vue sur le trommel (tamis rotatif). Quelques chiffres pour dimensionner l’outil = Longueur : 15,1 m Diamètre intérieur : 3,0 m Tours/minute : 7,8 Pente : 3,8 cm/m Charge en rotation : 28500 kg Poids total : 58000 kg

Vue sur le convoyeur (Stacker Belt Hoist) en sortie de trommel. Longueur : 40 m Largeur : 1,22 m Vitesse : 6,4 km/h (108 m/min)

Ce petit dessin explique assez bien la progression de la drague. Les dragues progressaient petit à petit vers l’amont. Durant une saison de 8 mois une drague n’avançait que de 0,8 km en travaillant 24 h/j et 7 jours par semaine. Pour avancer, on relevait le pieu d’ancrage et on treuillait la drague à l’aide de câbles attachés à des « corps morts », billots plantés à flanc de coteau. On enfoncait ensuite à nouveau le pieu d’ancrage autour duquel la drague allait osciller d’environ 180 degrés.

Les dragues ont créé dans la région d’énormes perturbations modifiant le paysage et la vie des habitants. C’est ce qui marqua le début de l’industrialisation du Nord du Canada. Pas facile pour ces arbres de retrouver leurs places au milieu de tout ces gravats…

L’exploitation de l’or est terminée sur certains sites mais ce n’est pas pour autant que le vieux matériel est enlevé… Ça rouille tranquillement 😱 !

A notre tour de chercher de l’or 🎉🎊🥳 ! Après avoir visionné une petite vidéo à l’office du tourisme et munis de batées et d’un mode d’emploi 🤣, nous partons nous aussi à la recherche de l’or du Klondike !

Nous scrutons attentivement le fond du récipient. Après plusieurs tentatives… pas de pépites d’or en vue 😭 ! Nous sommes de piètres chercheurs d’or 🤣

Nous repassons à l’office de tourisme de Dawson pour rendre le matériel prêté et nous découvrons sur un magasin attenant ce charmant grand corbeau. Pas farouche du tout en raison des petites douceurs que certains passants lui donnent 😜 !

Il attend sagement 😊

Nous allons ensuite prendre le ferry (gratuit et circulant H24) pour traverser le Yukon.

Un dernier joli point de vue sur Dawson City et le Yukon

Et nous prenons la « Top of the world Highway » qui nous conduira jusqu’à la frontière des États-Unis. 

Encore une belle route, ou plutôt piste, panoramique 🤩 !

Ce petit chemin à l’écart de la route nous conduira à notre bivouac du soir.

Et nous aurons droit à un beau coucher de soleil 🌞🤩 !

Demain, nous serons en Alaska 🎉🎊🥳 !