6 août : Barrage d’Inguri

Ce matin, nous allons visiter le barrage d’Inguri qui est aujourd’hui le 7ème barrage le plus haut du monde.

Le barrage d’Inguri sera, avec Zugdidi vu hier, notre point le plus à l’Ouest en Géorgie car l’Abkhazie est à moins de 10 kilomètres. Pour mémoire, en 1992 l’Abkhazie a fait sécession de la Géorgie avec l’aide de la Russie. Pendant cette période troublée, la majeure partie de la population géorgienne (environ 250 000 personnes) fut expulsée de force. Ce contentieux n’est pas encore réglé en 2023 et cette région est fortement déconseillée (zone rouge) par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français.

Revenons au barrage : Il est possible de faire une visite guidée de l’intérieur du barrage, ce que nous n’allons pas louper. Par contre il faut être 5 et nous ne sommes que deux. Comme nous sommes dimanche, la personne au guichet est confiante et nous demande de patienter un peu. Au bout d’1h30, nous voyons bien que les quelques visiteurs qui arrivent regardent juste le barrage depuis le belvédère et repartent (Nous vous reparlerons plus tard du gigantesque amas de bois visible au premier plan).

Nous décidons donc d’acheter 5 billets pour nous deux 😳 Heureusement, nous sommes en Géorgie et le coût est modique. Visiter l’intérieur d’un barrage ne se présente pas tous les jours 😉.

Notre bus « privatisé » et notre guide anglophone.

Le barrage d’Inguri construit en 1988 (l’URSS existait encore) est actuellement le deuxième plus haut barrage voûte du monde avec ses 271,5 mètres de hauteur et le plus grand édifice du Caucase avec ses 750 mètres de long. Le barrage d’Ingouri est associé à une centrale hydroélectrique d’une puissance de 1 375 MW pour une production annuelle de 4,5 milliards de kWh. Initialement il devait faire 300 mètres de haut mais des problèmes géologiques ont eu raison de cet objectif.

Les installations sont pour partie sur le territoire de la Géorgie et pour partie sur celui de l’Abkhazie. Malgré le conflit qui les oppose, les deux parties coopèrent pour l’exploitation de la centrale hydroélectrique et se partagent la production électrique à raison de 60% pour la Géorgie et de 40% pour l’Abkhazie.

Il y a au total près de 400 tunnels qui permettent de surveiller le barrage. Le bus nous emmène directement dans l’un de ceux-ci. Impressionnant ! 😮

Nous poursuivons ensuite à pied. Il vaut mieux être guidés 😉.

L’un des deux conduits qui amènent l’eau aux turbines et sa vanne de régulation du débit.

L’eau terminera sa course 50 kilomètres plus loin dans la mer noire.

Un ingénieur en plein travail 😁… Cette partie du site sert un peu de musée.

Nous retournons à l’extérieur, au pied du barrage. Impressionnant 😯

La sortie d’eau permanente peut être considérée comme une perte de ressource puisque hors conduites, mais elle permet en fait d’éviter l’envasement du barrage.

Le lac de barrage possède une capacité de 1,1 milliard de mètres cubes d’eau !! En ce moment, il est plein et le haut du barrage recule de 15 centimètres par rapport à la situation à vide. Ce seul barrage produit 40% des besoins en électricité de la Géorgie.

La visite terminée nous poursuivons notre route en direction de la cascade de Shdugra. Nous sommes étonnés de voir autant de troncs d’arbres flotter et obstruer la rivière. Au début, nous pensions qu’il s’agissait de troncs d’arbres emportés par les inondations ou les coulées de boue. En y regardant de plus près, il s’agit de troncs déjà travaillés en scierie et de petites planches. Sur la route, il y a beaucoup de scierie. Nous pensons que les troncs ainsi que les planches inutiles sont jetés à l’eau…

Un joli pont suspendu qui sent bon le neuf 😊

Avec une jolie vue sur la rivière… sans les troncs 😜 !

Nous poursuivons à travers de jolis paysages.

Nous voilà arrivés à notre bivouac champêtre du soir.

Demain, nous irons tout au fond de cette vallée découvrir la cascade de Shdugra.