Du 6 au 8 novembre : Philadelphie (Pennsylvanie)

188275 km : Nous arrivons à Philadelphie en début d’après-midi. Nous sommes posés près d’un parc en bord de route et proche d’un arrêt de bus (juste aux feux sur le droite) !

Le bus n°38 nous emmène directement au centre-ville. Il faut compter environ 50 minutes de transport mais c’est le prix à payer pour avoir un bivouac (gratuit en plus) dans un endroit agréable. On vous dira demain si le lieu est bruyant 😜 ! De toute manière, il n’y a aucun camping dans un rayon de 40 kilomètres…

Et c’est parti pour la découverte de Philadelphie, la sixième ville la plus peuplée du pays après New York, Los Angeles, Chicago, Houston et Phoenix.

La ville de Philadelphie a été fondée en 1682 par William Penn, homme politique et réformateur religieux, promoteur en Amérique du quakerisme. Le nom de la ville, choisi par William Penn, signifie  « amitié  » soit Philia en grec d’où son petit surnom Philly. Philadelphie devait être un îlot de tolérance religieuse.

Dans la deuxième moitié du 18ème siècle, Philadelphie est devenue la ville la plus peuplée des Treize Colonies (avant l’indépendance des États-Unis). Elle disputait même avec Dublin la place de deuxième ville de l’Empire Britannique ! À la fin du 18ème siècle, Philadelphie est le « véritable centre des Lumières révolutionnaires », notamment sous l’impulsion de Benjamin Franklin (1706-1790).

C’est au cours de cette même période que Philadelphie devient l’un des principaux foyers de la Révolution Américaine. Les « Fils de la Liberté », une organisation de patriotes américains, furent très actifs dans la ville. Ils résistèrent aux mesures fiscales imposées par les Britanniques et incitèrent les colons à boycotter les marchandises anglaises.

Le Parc National de l’Indépendance regroupe les bâtiments qui racontent l’histoire de l’indépendance des États-Unis.

C’est dans ce bâtiment, le Carpenter’s Hall, que se réunit du 5 septembre au 26 octobre 1774 le Premier Congrès Continental. C’est le nom donné à l’assemblée composée des délégués des colonies d’Amérique du Nord et qui fut créée pour répondre aux Coercive Acts votés par le Parlement Britannique quelques mois plus tôt.

Pendant la guerre d’Indépendance, cette assemblée organisa l’armée continentale, émit du papier monnaie et s’occupa des relations internationales du pays. Les délégués signèrent la Déclaration d’Indépendance le 4 juillet 1776.

Le Second Congrès Continental se tint entre 1775 et 1781, date de la ratification des Articles de la Confédération. Les Articles établissent une première constitution qui organise les treize États en une confédération. Un des États, le Maryland, met plus de trois ans à les ratifier si bien qu’ils ne prennent effet que le 1er mars 1781. Le Congrès Continental se transforme alors en Congrès de la Confédération.

Les Articles seront appliqués jusqu’à l’entrée en vigueur de l’actuelle Constitution américaine en 1789. C’est à Philadelphie que fut élaborée la Déclaration des droits en 1790 et les dix premiers amendements à la Constitution américaine. Actuellement la Constitution américaine dispose de 27 amendements.

De 1790 à 1799, Philadelphie fut la capitale des États-Unis. C’est à partir de 1799 que Washington devint la capitale fédérale des États-Unis. La même année, Philadelphie perdit aussi son statut de capitale d’État, au profit de Lancaster… Actuellement, la capitale est Harrisburg.

L’Indépendance Hall, c’est ici que fut signée la Déclaration d’Indépendance et fut adoptée la Constitution américaine.

La Library Hall fut construite pour accueillir la Library Company of Philadelphia fondée par Benjamin Franklin en 1731. Elle fit office de bibliothèque du Congrès pendant la révolution américaine. Le bâtiment fut démoli à la fin 19ème siècle et reconstruit dans les années 1950 sur son site originel.

Il est désormais occupé par la bibliothèque de l’American Philosophical Society. La bibliothèque de la Philosophical Society contient une collection inégalée de livres et de documents de Benjamin Franklin.

Un petit passage par le quartier chinois bien reconnaissable par sa jolie porte.

Notre premier tour dans Philadelphie s’achève sur une petite visite au Reading Terminal Market qui date de 1893. Il est trop beau et les étals sont trop appétissants… nous y reviendrons demain 😜 !

Avant de reprendre le bus, nous passons devant l’hôtel de ville… gigantesque !!

188438 km : L’emplacement de notre bivouac est très bruyant mais la circulation diminue très fortement entre 22h30 et 6h30…. Cela nous a permis de passer une bonne nuit 😜 !

Philadelphie est réputée pour ces fresques murales. Après être allés chercher à l’Office de Tourisme le plan pour les localiser, nous partons à leur découverte !

Depuis près de quarante ans, la ville de Philadelphie,  en partenariat avec Mural Arts Philadelphia, utilise l’art urbain pour apporter de la vie et transmettre des messages importants afin de soutenir ses communautés et entretenir son patrimoine. Il y a plus de 4000 fresques qui décorent les quartiers de la ville !!

On se promène dans un musée en plein air ! On vous rassure nous n’avons pas fait le tour des 4000 fresques… 😜 ! Le plan de l’Office de Tourisme étant très très mal fait, au bout d’une heure nous n’en avions trouvées que 10, aussi nous en sommes restés là.

Il y a tout de même quelques gratte-ciel… sinon on ne serait pas aux États-Unis 🤣 !

Nous passons devant l’hôtel de Ville qui est en train de se parer de ses lumières de Noël !

Le bâtiment a été construit entre 1871 et 1901 dans le style Napoléon III. Nous traversons la cour intérieure.

Et nous voilà à nouveau au Reading Terminal Market. Nous y ferons une pause-déjeuner gourmande et sympathique !

Nous passons ensuite devant le cimetière « Christ Church Burial Ground » où est enterré Benjamin Franklin.

Nous poursuivons devant la Arch Street Meeting House. Construite en 1804 sur un terrain initialement cédée au mouvement religieux « la Société Religieuse des Amis » ou Quaker par William Penn (fondateur de Philadelphie). Il s’agit d’un mouvement religieux fondé en Angleterre au 17ème siècle par des dissidents de l’Église anglicane. Ce lieu est actuellement un musée et un lieu de culte quaker encore actif. Les Quakers prônent la non-violence en pensée, en parole et en acte. Aujourd’hui, ils seraient près de 380000 à travers le monde.

Nous nous dirigeons ensuite vers le quartier le plus ancien de Philadelphie « Elfreth’s Alley ». Les maisons de cette ruelle datent du 18ème siècle. Elle est considerée comme la plus ancienne rue habitée en permanence des États-Unis. La rue est classée au National Historic Landmark.

Après ce plongeon en plein cœur du 18ème siècle, nous allons faire un petit tour sur la passerelle qui mène à Penn’s Landing au bord de la rivière Delaware. C’est un lieu très prisé des habitants et des touristes car il accueille des événements, des attractions et des divertissements tout au long de l’année. En ce moment, ils sont en train d’installer la patinoire qui devrait ouvrir d’ici quelques jours… là il fait encore 24 degrés 😳 !

Un beau jeu d’ombres et de lumières au soleil couchant 🤩

Nous prenons ensuite le chemin du retour au camion et nous pouvons admirer les belles couleurs d’automne.

188438 km : Ce matin, nous allons visiter l’exposition « Art of the Fine Bricks » qui se déroule au Franklin Institute.

Nous sommes accueillis directement par Benjamin Franklin 😊 !

Nommée comme l’une des dix expositions mondiales incontournables par CNN, l’exposition The Art of the Brick de l’artiste Nathan Sawaya est réalisée exclusivement à partir de l’un des jouets les plus reconnaissables au monde : la brique LEGO®. Créée en 2007, cette exposition est depuis devenue un phénomène international. La totalité de ses œuvres serait composée de 1 500 000 pièces de Lego !

On y découvre des versions réimaginées des chefs-d’œuvre d’art les plus célèbres au monde…

Des formes plus contemporaines

Ou préhistoriques !

Sa sculpture « Yellow » mondialement connue  !

Une collection de photographies « infusées » de briques LEGO, produites en collaboration avec le photographe Dean West.

Avec ce chien…

Ou encore ces flamants roses.

Son art consiste à jouer avec la matière, la couleur, le mouvement, la lumière et la perspective !!

Un espace de jeu de plus de 800m2 est mis à disposition des enfants pour construire leurs créations en utilisant des centaines de milliers de briques colorées.

Après cette belle et surprenante exposition, déjeuner rapide et nous nous dirigeons vers l’Eastern State Penitentiary. Nous empruntons de jolies rues.

Et nous voilà arrivés au pénitencier. Construit en 1829 dans le style néogothique par l’architecte John Haviland, il adopte un modèle de détention individuelle où les détenus sont totalement isolés les uns des autres.

il s’agissait du premier véritable « pénitencier » au monde, une prison conçue pour inspirer la pénitence, ou le véritable regret, dans le cœur des prisonniers. Il est classé au National Historic Landmark depuis 1966, soit cinq ans avant sa fermeture en 1971.

Le bâtiment en lui-même était une merveille architecturale. Il disposait de l’eau courante et du chauffage central !! À l’époque, Eastern State était la référence en matière de réforme pénale, avec son architecture gothique élancée, semblable à un château, et la croyance de ses fondateurs, inspirée par les Quakers, selon laquelle l’isolement cellulaire pouvait aider à réformer les criminels.

Il a accueilli durant dix mois en 1929, le célèbre gangster Al Capone, condamné pour port d’arme illégal. Durant sa détention, il fit arranger sa cellule de façon luxueuse… un VIP 😜 !

Cet intéressant histogramme présente le nombre de personnes en prison aux États-Unis pour 100000 habitants. Un pilier correspond à 10 ans.  Entre 2010 et 2020, on constate une baisse significative du nombre de personnes incarcérées (670 pour 100000 habitants, la France est à 118)… pourvu que cette baisse se poursuive pour la prochaine décennie 😜 !

C’était notre dernière visite à Philadelphie, ville que nous avons bien aimée. Il est très agréable de déambuler dans les rues qui ont su garder un certain charme 🤩 et dans lesquelles on ne retrouve pas la frénésie new-yorkaise !