31 mars et 1er avril : North Platte (Nebraska)

198322 km : Changement d’Etat… Nous voilà dans le Nebraska dont le slogan est « la bonne vie ». Nous circulons sur la route mémorielle des anciens combattants (vétérans) des guerres étrangères. C’est à nouveau l’occasion, pour nous français, de souligner l’importance et la fréquence aux USA des éléments rendant honneur aux militaires. Ceux en activité, comme les retraités (= Vétérans), bénéficient d’ailleurs presque partout de conditions d’accès privilégiées (musées, camping, attractions, …). Cela nous semble un juste retour et doit aussi dynamiser le recrutement.

Peu de relief par ici.

De grands parcs à bestiaux rompent par moment la monotonie de la route.

Un peu plus loin, quelques collines apparaissent.

Et nous voici arrivés 320 kilomètres plus loin sur le parking de notre site Harvest Host, la Golden Spike Tower à North Platte. Nous sommes à proximité immédiate de la plus grande gare de triage du monde 😳 Vous allez penser que nous sommes fous de vouloir dormir là 🤔

mais pour le moment, avec le vent du Sud qui éloigne le bruit des trains de notre position, nous n’entendons que les oiseaux qui picorent à proximité 😊

198642 km : Après une nuit tranquille 😴, nous allons découvrir la Golden Spike Tower qui offre à ses visiteurs une vue plongeante sur le site. L’idée de la Golden Spike Tower est née au milieu des années 1990, alors que la plateforme d’observation de l’Union Pacific tombait en ruine (L’Union Pacific Railroad Company, abrégée en Union Pacific, est l’une des sept compagnies de chemin de fer de fret de classe I (CA supérieur à 500 millions de dollars) aux États-Unis. Elle a été fondée en 1862. Avec 32832 miles (soit 52838 km), c’est celle dont le réseau de lignes principales est le plus étendu. Elle emploie environ 42000 salariés et il s’agit de l’une des plus grosses compagnies de chemin de fer en Amérique du Nord).

Les dirigeants locaux ont pensé qu’il était judicieux d’ériger une tour pour améliorer la vue du site. La Golden Spike Tower a ouvert ses portes le 26 juin 2008. Il est possible d’accéder à la plateforme d’observation en plein air du 7e étage pour découvrir les paysages et les sons de la gare de triage, mais comme il fait froid nous irons jusqu’au 8ème étage pour une vue intérieure 😉.

Sur le site se trouve une voiture-restaurant d’époque en cours de rénovation. Une fois terminée, elle fera revivre le « charme des trains de voyageurs, avec l’apparence et l’ambiance d’une véritable voiture-restaurant ferroviaire, dotée de toutes les commodités ». Le service ferroviaire voyageurs a été interrompu en 1971 après environ 105 ans d’exploitation. Finie l’époque des voitures-lits, des voitures-restaurants, des salons et des voitures Pullman. L’automobile et l’avion ont remplacé le charme et le luxe des trains de voyageurs 😭

La gare de triage Bailey de l’Union Pacific est la plus grande gare de triage ferroviaire au monde. Nommée en l’honneur de l’ancien président de l’Union Pacific, Edd H. Bailey, cette immense gare s’étend sur 1150 hectares pour une longueur totale de 13 kilomètres. Située au cœur des axes clés est-ouest et nord-sud, elle est un élément essentiel du réseau ferroviaire de l’Union Pacific qui est propriétaire de 84% du réseau qu’elle dessert.

Les 17 voies de réception et les 16 voies de départ de la gare de triage Bailey traitent, jour et nuit, 14000 wagons en 24 heures.

Parmi eux, environ 3000 sont triés quotidiennement dans les gares Est et Ouest surnommées « à bosse ». Grâce à une butte culminant à 10,3 mètres pour les trains en direction de l’Est et à 6 mètres pour ceux en direction de l’Ouest, les gares à bosse permettent à quatre wagons par minute de rouler en douceur, par simple gravité et grâce à une série d’aiguillages, vers l’une des 114 voies en cuvette, triés par destination. Ils sont intégrés aux trains à destination des côtes Est, Ouest et du golfe du Mexique, ainsi que des frontières canadiennes et mexicaines. En moyenne, 139 trains par jour, transportant des matières premières et des produits finis, tels que des automobiles, du charbon, des céréales, du maïs, du sucre, des produits chimiques, de l’acier et des biens de consommation, dont des produits électroniques, des vêtements et d’autres produits de détail, sont traités à Bailey Yard.

Vue sur la butte Est au loin. Les wagons sont lentement poussés non attelés de la gauche vers la droite par une locomotive,

et descendent ensuite tout seuls la rampe. Un système de ralentisseur positionnés en fin de descente assure la régularité de la vitesse pour un contact d’attelage sûr.

Vue sur la butte Ouest avec là aussi, quelques wagons en mouvement. C’est impressionant à voir 🙄

Pour assurer la continuité du trafic américain, les ateliers d’exploitation et de réparation ferroviaires de Bailey Yard sont ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils comprennent 3 centres de ravitaillement et d’entretien de locomotives appelés Eastbound Run Thru, Westbound Run Thru, et une piste de service qui gère plus de 8500 locomotives par mois, un atelier de réparation de locomotives qui peut réparer 750 locomotives par mois, et un centre de réparation de wagons qui peut gérer près de 50 wagons par jour.

L’atelier de réparation des wagons remplace 10000 jeux de roues chaque année. Le chantier dispose d’un détecteur de défaut de roue en mouvement développé par Union Pacific qui utilise la technologie des ultrasons pour inspecter chaque roue. C’est le seul détecteur de ce type au monde. Union Pacific a également mis au point une méthode de changement de roues sur place pour les trains de charbon vides en direction Ouest, qui permet à quatre travailleurs d’utiliser un vérin hydraulique sous les coupleurs entre deux voitures et d’échanger les boggies. Cela a réduit le temps nécessaire pour remplacer les boggies de 12 jours à 8-12 minutes.

Les locomotives peuvent être entretenues dans une installation de type pit-stop de Formule Un par cinq techniciens différents – un électricien, un machiniste, un pompier, un pétrolier et un inspecteur de wagons. Les locomotives sont entretenues en 45 minutes sans les détacher de leurs trains.

En raison de l’énorme quantité de produits qui passent par Bailey Yard, Union Pacific décrit le chantier comme un « baromètre économique de l’Amérique ». « Les investissements d’Union Pacific continuent d’améliorer les capacités opérationnelles de la gare de triage de Bailey, garantissant un transport sûr, fiable et respectueux de l’environnement. » Aucune voie cependant n’est électrifiée, toutes les locomotives sont diesels-électriques, c’est à dire moteurs électriques alimentés par une génératrice elle-même entraînée par un moteur diesel. Dans ces conditions, il est possible de superposer deux containers sur un wagon sans risque de toucher des câbles CQFD

Chaque locomotive a une puissance de l’ordre de 4400 chevaux, avec 2 boggies de 3 essieux. Il n’y a que 4 moteurs de traction au total car l’essieu central de chaque boggie n’est pas motorisé. Une caractéristique de ces locomotives est un système de contrôle de traction variable par ordinateur. Chaque fois qu’une variation de qualité d’adhérence, de traction ou qu’un patinage de roue se produit, l’ordinateur ajuste la pression dans « l’amortisseur » faisant ainsi varier le poids sur les essieux entraînement.

Un train comporte environ 120 wagons et pèse de l’ordre de 15000 tonnes. Comme il faut environ 1,1 cheval par tonne transportée, les trains comportent souvent 2 locomotives en tête et une en queue, parfois une en plus au milieu en fonction du relief. La vitesse pour ces trains lourds est limitée à 50 mph (80 km/h). Pour les trains plus légers tels que ceux exploités par Fedex, la limite de vitesse est de 70 mph (112 km/h) mais le ratio de puissance est alors de 7 chevaux par tonne… 🧐

Après cette très intéressante visite, nous nous rendons à Fort Cody qui se révélera n’être en fait qu’un grand magasin de souvenirs 😭 d’où nous repartirons rapidement. Le site nous était présenté comme le Nebraska’s Favorite Family Fun Stop…

Retour au bivouac pour une seconde nuit, qui ne sera pas aussi tranquille que la première car le vent a complétement tourné et là, on entend bien mieux l’activité ferroviaire. Mais nous savons aussi tout ce qui se cache derrière tout ces bruits 🤣