199336 km : Nous quittons le Wind Cave National Park pour nous rendre au Crazy Horse Memorial qui se trouve à 37 km. La route sera courte 😉 !

Au loin, nous apercevons le visage de Crazy Horse, sculpté à flanc de falaise.

Crazy Horse (1840-1877) était un chef de guerre amérindien des Oglalas Lakotas. Il prit les armes contre le gouvernement fédéral américain pour lutter contre les empiètements sur leurs territoires et préserver le mode de vie du peuple Lakotas. Ses actions les plus célèbres contre l’armée américaine incluent le combat de Fetterman (21 décembre 1866) et la bataille de Little Bighorn (25-26 juin 1876). Il se rendit aux troupes américaines du général George Crook en mai 1877 et fut mortellement blessé par un garde militaire alors qu’il résistait à son emprisonnement au camp Robinson (Nebraska). Il compte parmi les membres les plus remarquables et emblématiques des tribus amérindiennes.

Le mémorial a été commandé par Henry Standing Bear, un aîné Lakota, et a été sculpté par Korczak Ziolkowski. Il est géré par la Crazy Horse Memorial Foundation, une organisation à but non lucratif. Il est uniquement financé par les entrées et les contributions privées !

Le site du mémorial comprend la sculpture du chef indien Crazy Horse, chevauchant un cheval et pointant sa main vers sa terre tribale, un musée amérindien et un centre culturel amérindien. Il est installé sur une terre considérée comme sacrée par les indiens Oglalas Lakotas. Le Crazy horse Memorial est dédié à la protection et à la préservation des cultures, des traditions et du patrimoine vivant des Indiens d’Amérique du Nord.

Luther Standing Bear (1863- 1939) est un chef amérindien des Sioux oglalas. Il est au début du 20ème siècle l’un des défenseurs de la culture sioux les plus connus. En octobre 1931, il a écrit au sculpteur Gutzon Borglum, qui sculptait les têtes de quatre présidents américains au Mont Rushmore lui suggérant qu’il serait « très approprié d’y faire sculpter le visage de Crazy Horse. Crazy Horse est le véritable patriote de la tribu Sioux et le seul digne d’être placé aux côtés de Washington et de Lincoln. » Gutzon Borglum n’a jamais répondu. Le 7 novembre 1939, Henry Standing Bear (1874- 1953), membre fondateur de la Société des Indiens d’Amérique, écrivit au sculpteur américano-polonais Korczak Ziolkowski, qui travaillait sur le mont Rushmore sous la direction de Gutzon Borglum.
Par la suite, Henry Standing Bear a recruté le sculpteur Korczak Ziolkowski pour construire le mémorial de Crazy Horse dans les Black Hills du Dakota du Sud.
Au printemps 1940, Korczak Ziolkowski passa trois semaines avec Henry Standing Bear à Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, pour discuter de questions foncières et en apprendre davantage sur Crazy Horse et le mode de vie des Lakotas car il n’existe aucune photo de Crazy Horse. Celui-ci vivait avec l’idée qu’en prenant une photo, une partie de son âme serait emportée et sa vie serait raccourcie.
Henry Standing Bear écrivit également une lettre au sous-secrétaire Oscar Chapman du ministère de l’Intérieur, offrant la totalité de ses 900 acres fertiles (365 ha) en échange de la montagne aride afin de rendre hommage à Crazy Horse. Le gouvernement répondit positivement et le Service des forêts des États-Unis, responsable du terrain, accepta d’accorder un permis d’utilisation des terres, assorti d’une commission chargée de superviser le projet. Standing Bear choisit de ne pas solliciter de fonds publics et s’appuya plutôt sur des Américains influents, soucieux du bien-être des Amérindiens, pour financer le projet à titre privé.


Le monument est toujours en construction depuis 1948 et est loin d’être terminé. Korczak Ziolkowski (1908-1982) a passé sa vie à travailler sur le granit, mais il n’a malheureusement pas vécu assez longtemps pour voir le visage fini. Après son décès en 1982, à l’âge de 74 ans, sa veuve, Ruth Ziolkowski (1926-2014) et sept des dix enfants ainsi que trois des petits-fils des Ziolkowski poursuivirent les travaux du mémorial.

Seize ans plus tard, en 1998, la tête et le visage de Crazy Horse furent achevés et inaugurés ; les yeux de Crazy Horse mesurent 5,2 m de large, tandis que sa tête mesure 27 m de haut. Les travaux sur le cheval commencèrent après deux ans de planification et de mesures minutieuses. Depuis l’achèvement de la tête et du visage, une grande partie du travail de sculpture du monument fut consacrée à la partie cheval, beaucoup plus grande.

Les dimensions finales de la sculpture sont prévues pour être de 195 m de long et 172 m de haut. Le bras gauche tendu mesurera 80 m de long, l’ouverture sous le bras 21 m de large et 30 m de haut, et l’index tendu 9 m de long. Le visage de Crazy Horse, achevé en 1998, mesure 27 m de haut ; à titre de comparaison, les têtes des quatre présidents américains au mont Rushmore mesurent chacune 18 m de haut.


Le mémorial a célébré son 75ème anniversaire en 2023. La main gauche de Crazy Horse a été achevée en 2024, et les travaux de finition ont commencé à l’été 2024 sur l’arrière de son bras afin de laisser la place à une nouvelle grue à tour conçue pour atteindre toutes les parties de la sculpture. La grue, dont le coût est estimé à 5,2 millions de dollars, a été rendue possible grâce à plusieurs dons anonymes et a été achetée en 2023, avec toutes les pièces, et a été expédiée à la montagne sur 17 plateformes de camion. Après cette présentation, nous souhaitons nous rapprocher du mémorial. Un bus nous conduira au plus près du site et nous pouvons découvrir l’ampleur des travaux encore à réaliser…
Au début des travaux en 1948, Korczak Ziolkowski estimait que ceux-ci seraient terminés en 30 ans. En 2022, aucun calendrier n’était encore fixé pour l’achèvement du monument ; toutefois, la main, le bras, l’épaule, la ligne des cheveux et le sommet de la tête du cheval étaient estimés à 2037 mais des problèmes dans la roche sous-jacente obligent désormais les sculpteurs à s’écarter du modèle original… 2037 s’éloigne !

La tâche est encore immense !!


Avant de partir nous irons visiter le musée où sont exposés les photos du chantier et certains outils utilisés sur le site. Les conditions de travail étaient difficiles, dangereuses et épuisantes. Les ouvriers du chantier et Korczak Ziolkowski étaient tous motivés par la passion !!

Une sculpture en bois représentant Crazy Horse.

Avant de partir, nous nous arretons devant cette très belle sculpure intitulée « le chant de la mort ». Elle a été réalisée en 2004 par Ernest Berke (1921-2010). Elle représente un indien sioux issu de la société guerrière Miwa’tani. Cette unité d’élite était composée seulement de 20 membres au sein d’une tribu. Ils combattaient jusqu’à la mort. Fuir face à l’ennemi était considéré comme de la lâcheté.

Pour la nuit, nous nous poserons simplement sur le parking qui se trouve en contre-bas de l’entrée du parc, le bivouac y est autorisé. Demain, nous irons rendre visite aux présidents américains 😉.
En savoir plus sur Home 4x4
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
4 Comments
Laisser un commentaire
En savoir plus sur Home 4x4
Subscribe to get the latest posts sent to your email.


une superbe histoire humaine !
Une histoire qui va se poursuivre encore quelques années…
On a beaucoup aimé notre visite au Crazy Horse souvent passage oublié.
Nous avions été très intéressés par l’histoire du peuple indien et ses relations avec les bisons.
Merci de nous partager vos découvertes toujours aussi bien documentées (récits et photos).
Bon trip
Merci pour ton message. Des amis canadiens nous ont conseillé d’aller visiter le Précipice à bisons Head-Smashed-In
Head qui se trouvé dans le Buffalo Jump World Heritage Site. On en saura encore un peu plus sur ce sujet 😊.