9 août : Ushguli
10 août : Piliers de Sairme

Ce matin, nous retournons au piton de Katskhi. Ce piton est un monolithe naturel de calcaire, d’une quarantaine de mètres, situé dans le village de Katskhi. Le rocher, dont le sommet d’une superficie d’environ 150 m2 comprend les ruines d’un édifice religieux, a été vénéré localement comme pilier de Vie, symbolisant la Vraie Croix et entouré de légendes. Les chercheurs ne l’ont pas escaladé avant 1944 et il fut étudié de façon plus systématique entre 1999 et 2009. Ces études y ont révélé un ermitage datant du 9ème ou 10ème siècle. Une inscription en géorgien datée du 13ème siècle suggère qu’il était encore utilisé à cette époque. L’activité religieuse associée au piton a commencé à revivre dans les années 1990 et le bâtiment du monastère a été restauré en 2009. Seuls les moines ont accès au sommet du piton.

À la base du piton se situe une église dédiée à Siméon le Stylite, récemment construite, et les ruines d’un vieux mur et d’un beffroi. L’ensemble est agréable et fait un peu oublier la température, renforcée par la petite grimpette pour accéder ici.

Nous reprenons la route et faisons une brève pause à un monument typiquement soviétique.

Un peu plus loin, près de Tchiatoura, une ancienne activité industrielle dans laquelle la nature reprend place. Le secteur était le centre majeur de production de manganèse (65 % de la production mondiale en 1905).

Nous arrivons ensuite à Gori.

Gori (გორი en géorgien 😉) est une ville industrielle située dans la région de Kartlie intérieure. Située à la confluence des rivières Liakhvi et Koura, la ville fut fondée par un des plus grands rois de Géorgie, David le Bâtisseur (1089-1125). Sa population s’élève à 50 000 habitants. La vieille ville a été en grande partie détruite lors d’un tremblement de terre en 1920. Nous sommes garés à proximité du monument de Lomchabuki (???) d’où l’on a une belle vue sur la forteresse de Gori.

Debout sur la colline, les contours de la forteresse épousent le relief naturel, d’où sa forme irrégulière. La forteresse apparaît pour la première fois dans les archives du 13ème siècle, mais des preuves archéologiques montrent que la zone avait déjà été fortifiée au cours des derniers siècles avant notre ère. La forteresse était d’une importance stratégique majeure, compte tenu de sa position dominante gardant une route commerciale régionale, et abritait une importante garnison.

Au 16ème  siècle, les Ottomans s’en emparèrent pour impressionner Tbilissi. En 1598, les Géorgiens, menés par leur roi Simon Ier, l’assiégèrent pendant neuf mois en vain ; en 1599, ils feignirent de lever le siège pendant le Carême, puis lancèrent une attaque nocturne surprise pour reprendre le contrôle de la citadelle. La forteresse a continué à changer de mains entre les Géorgiens et les Perses au 17ème siècle.

Après l’annexion de la Géorgie par la Russie en 1801, la forteresse fut mise en garnison par un bataillon de grenadiers russes, mais son importance déclina progressivement et les fortifications disparurent.

La forteresse de Gori a été considérablement endommagée par un tremblement de terre en 1920. La structure la mieux conservée est Tskhra-kara (« la Porte aux neuf »), orientée à l’ouest et jouxtée par des murs supplémentaires au sud et à l’est.

On y grimpe.

Nous entrons par la Porte aux neuf.

Les russes ne sont à priori pas les bienvenus, ici non plus…

Vue sur la ville.

Les immeubles d’aujourd’hui depuis les murailles d’hier.

La forteresse vue depuis le bas de la colline. Impressionnante non ?

L’hôtel-de-ville de style stalinien.

La Cathédrale de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu, mais ce qui est remarquable là, ce n’est point la cathédrale mais le complexe échafaudage entièrement en bois mis en place pour les travaux de restauration en cours.


Gori est aussi le lieu de naissance de Joseph Staline (1878). Et bien sûr un musée lui est dédié.

Le musée comprend trois sections, toutes situées sur la place centrale de la ville. Il a été officiellement dédié à Staline en 1957. Après la chute de l’Union soviétique et du mouvement indépendantiste géorgien, le musée a été fermé en 1989, mais a depuis été rouvert et constitue une attraction touristique populaire.

Le corps principal du complexe est un grand palais de style gothique stalinien, créé en 1951 en apparence comme un musée de l’histoire du socialisme, mais qui devait clairement devenir un mémorial pour Staline, décédé en 1953. Nous ne le visiterons pas.

Au lendemain de la guerre d’Ossétie du Sud de 2008, le 24 septembre 2008, le ministre géorgien de la Culture, Nikoloz Vatcheichvili, a annoncé que le musée Staline serait réorganisé pour devenir le musée de l’agression russe. Ces dernières années, une banderole était placée à l’entrée indiquant: «Ce musée est une falsification de l’histoire. C’est un exemple typique de la propagande soviétique et il tente de légitimer le régime le plus sanglant de l’histoire.» Cependant, à partir de 2017, la bannière a été supprimée. La dernière statue du dictateur a elle été déboulonnée le 25 juin 2010.

Dans un pavillon de style architectural gréco-italien, se trouve une petite cabane en bois dans laquelle Staline est né en 1878 et a passé ses quatre premières années. La petite cabane a deux chambres au rez-de-chaussée. Le père de Staline, Vissarion Djougachvili, un cordonnier local, a loué la pièce située à gauche du bâtiment et a maintenu un atelier au sous-sol. Le propriétaire habitait dans l’autre pièce. La cabane faisait à l’origine partie d’une lignée d’habitations similaires, mais les autres ont été démolies, d’où les murs de briques latéraux.

Le wagon personnel de Staline se trouve sur un côté du musée (Staline avait peur de l’avion). La voiture verte Pullman, qui est blindée et pèse 83 tonnes, a été utilisée par Staline à partir de 1941, notamment lors de sa participation à la conférence de Yalta et à la conférence de Téhéran. Elle a été envoyée au musée après avoir été récupérée des gares de triage de Rostov-sur-le-Don en 1985.

Nous retournons ensuite au camion pour nous rendre à Uplistsikhé, la «forteresse du Seigneur» en géorgien. C’est l’un des plus anciens établissements humains du Caucase. La ville s’est développée dès le premier millénaire avant Jésus-Christ et a atteint son apogée de 600 avant JC à 337 après JC, date de la conversion au christianisme de la Géorgie.

Uplistsikhé est une cité troglodytique située sur la rive gauche du fleuve Mtkvari à 10 km à l’est de Gori. Elle est inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce lieu est formé de plusieurs structures datant de l’Âge du fer jusqu’au Moyen Âge tardif et se caractérise par la présence de diverses techniques de taille de roche en provenance d’Anatolie ou d’Iran et par la coexistence d’architectures religieuses païennes et chrétiennes. La vue depuis la colline en fin d’après-midi est juste magnifique 👍

La cité fut l’un des plus importants sanctuaires païens de Karthlie-Ibérie. Elle resta une étape importante sur une piste caravanière de la route de la soie pendant le Moyen Âge, perdant toutefois progressivement de son importance, surtout après le choix de Tbilissi comme capitale par David IV. La ville fut ensuite détruite par Tamerlan ainsi que par des tremblements de terre (en particulier celui de 1920), restant toutefois habitée jusqu’au début du 20ème siècle 😯

Le site, désormais inhabité contenait originellement plus de 700 grottes à flanc de falaise. Il en subsiste environ 150, dont un ancien théâtre au plafond octogonal, la «salle de la reine Tamar» (probablement le palais royal) et l’église d’Ouplistouli, basilique des 9ème et 10ème siècle qui, elle, n’est pas troglodytique. À son pied se trouve l’ancien temple païen où se pratiquaient probablement des sacrifices humains.

Le fameux plafond octogonal.

Les restes de l’ancien village d’Uplistsikhé au pied de la falaise.

La visite étant terminée, et la journée bientôt également, nous irons bivouaquer au bord de la rivière.


En savoir plus sur Home 4x4

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

9 août : Ushguli
10 août : Piliers de Sairme

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


En savoir plus sur Home 4x4

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.