169889 km : Nous quittons Tokaj ce matin sous la pluie, mais la lumière met encore en valeur le vignoble local .
Assez rapidement la pluie s’intensifie, et elle ne nous quittera plus jusqu’au soir ☔.
Cap vers l’ouest, nous traversons le Parc national Bükki revêtu de ses magnifiques couleurs automnales.
On aurait bien aimé faire une petite balade dans cet environnement mais vu ce qu’il tombe…
Peu avant l’arrivée à Eger, notre destination du jour, le compteur du camion passera les 170000 kilomètres de voyage. Il est définitivement rodé 😉
La ville d’Eger, surnommée la perle baroque du Nord, est réputée tant pour son vignoble, et notamment pour son « Sang de taureau » (Egri bikavér), que pour son architecture telles que la forteresse médiévale, sa basilique, deuxième de Hongrie par sa taille, mais également ses nombreux édifices baroques.
Il pleut tellement que nous prenons un taxi pour nous rendre au Château d’Eger, ancienne forteresse construite en 1241 et dominant la vieille-ville d’Eger. Il était l’un des hauts lieux du siège d’Eger conduit en 1552 par l’armée ottomane. Malgré la résistance héroïque du capitaine Dobo Istvan, le château d’Eger tombe en 1596 et la période de 91 ans d’occupation turque commence. Le château a finalement été reconquis sur les Turcs en 1687 par les armées combinées austro-hongroises. Il porte aujourd’hui le nom de son capitaine héroïque.
La porte Sud avec une belle vue sur la vieille-ville… bien arrosée.
Le bastion Grégoire.
Les casemates se trouvent sous les fondations de l’ancienne cathédrale. C’est un réseau impressionnant de couloirs et de salles creusés dans la roche. Lors des sièges de la ville, c’était le seul endroit où l’on pouvait être en sécurité. C’était également là que l’on cachait les canons et les munitions.
La cathédrale Saint Jean a été construite au 11ème siècle. L’édifice a été détruit par les Mongols. L’édification reprit à la fin du 15ème siècle, puis sa reconstruction en style gothique fut arrêtée à cause d’un incendie. Par la suite, les pierres servirent au renforcement des défense et en 1552, l’explosion d’une réserve de poudre à canon souffla ce qui restait de la cathédrale. Vraiment pas de chance !
Dobó István Vármúzeum (musée du château Dobó István).
Le sarcophage en marbre d’István Dobó, l’héroïque capitaine de la forteresse pendant le siège de 1552, se trouve dans la salle des Héros. Les coffres de pierre entre les statues contiennent les ossements des soldats morts en 1552. Leurs noms figurent sur les plaques murales derrière le sarcophage.
Un dernier tour des remparts… il pleut toujours 😫
Vue sur la vieille-ville qui commence à s’illuminer.
Nous partons maintenant vers le centre-ville. Nous sommes pas encore habitués au fait qu’il fasse presque nuit à 16h… cela fait de courtes journées 😜 !
L’église franciscaine de l’Immaculée-Conception de la Sainte-Vierge est une belle église baroque.
Seul l’autel est éclairé ce qui accentue la beauté du lieu.
L’Église Saint-Michel-et-Saint-Jean est la cathédrale d’Eger. C’est une énorme bâtisse construite en 1836. On y accède par un escalier monumental. L’entrée est surmontée d’un grand portique à six colonnes corinthiennes.
L’intérieur est en cours de restauration. L’autel et les murs sont recouverts de bâches.
Tout à coup, nous sommes illuminés !!! En fait, il y a tellement d’humidité que l’objectif est couvert de buée 😉 mais le rendu est sympa.
En face de la cathédrale se dresse l’Université Eszterházy Károly. C’est l’un des plus anciens établissements de Hongrie, implanté dans un complexe de bâtiments construits au 18ème siècle, dans un style à la fois baroque et rococo. Il possède un musée d’astronomie qui rassemble divers instruments de mesure du 18ème siècle et une belle bibliothèque du 18ème siècle également qui compte plus de 130000 volumes d’une très grande richesse. Nous ne pourrons pas les visiter car ils ferment à 15h30.
L’Église Saint-Antoine-de-Padoue que nous ne visiterons pas car un office s’y déroule.
Le square Dobó István et sa statue.
Des boules lumineuses éclairent joliment les arbres.
Avant de retourner au camion, nous sommes allés faire une dégustation de ce fameux vin qui rend fort « l’egri bikavér »ou « sang de taureau ». Selon la légende, le héros de la lutte contre les ottomans, Itsvan Dobó, en faisait boire à ses hommes pour leur donner des forces ! A leur manière de boire ce vin, dégoulinant de chaque côté de la bouche à chaque gorgée qu’ils prenaient, des tâches rouges sombres atterrirent sur les armures et il n’en fallut pas plus pour que les turcs, incapables d’expliquer la résistance de ce petit groupe de soldats hongrois, propagent la rumeur selon laquelle le vin local était mélangé à du sang de taureau.
C’est un vin issu de cépages Kekfrankos et Kadardka ainsi que d’autres cépages noirs, qui doit vieillir en fûts de chêne pendant un minimum de 12 mois avant d’être mis en bouteille.
Dans l’ensemble, l’Egri Bikaver est un vin harmonieux, rond et riche, à la texture velourée et aux tanins enrobés. On y retrouve des notes de fruits rouges et noirs, mais surtout de fruits sauvages, ainsi qu’une touche boisée propre à son vieillissement en fûts, voire une note de rusticité. Pas de note de sang de taureau 😉 mais un tanin assez prononcé 😁.
Toujours sous la pluie, le taxi nous ramènera à notre bivouac ce qui clôturera une journée bien arrosée 😊.