200002 km : Nous quittons notre bivouac et nous nous dirigeons vers Devil’s Tower National Monument. Devil’s Tower (la Tour du Diable) est une formation géologique étonnante qui surgit de la prairie entourant les Black Hills. C’est un monolithe naturel dont le sommet est à 1558 m. La hauteur du surplomb volcanique est de 386 m au-dessus des terres environnantes.
Elle est considérée comme sacrée par les Indiens des Plaines du Nord et les peuples autochtones. Une légende indienne raconte que sept jeunes sioux jouaient dans la forêt, lorsqu’elles furent prises en chasse par un ours. Poursuivies, « les filles grimpèrent sur un rocher et prièrent le Grand Esprit de les aider. Immédiatement le rocher se mit à grandir. Pour tenter d’atteindre ses proies, l’ours affamé sauta sur le rocher qui s’élevait vers le ciel, mais glissa et laissa la marque de ses griffes sur le rocher (sous la forme des prismes verticaux qui strient Devils Tower). Le rocher continua à croître, poussant les filles vers le ciel, où elles furent transformées en sept étoiles: les Pléiades ». Les prismes des orgues phonolithiques de ce monolithe ont inspirer le géomythe des marques des griffes d’un ours. La légende est belle 🤩 !
Différents noms, en lien avec le géomythe associé à cette butte, ont été donnés par ces tribus au monolithe : « la maison de l’ours », « l’antre de l’ours », « l’abri de l’ours », « la butte de l’abri de l’ours », « le tipi de l’ours », ou encore « l’abri du grizzly » !
Il s’agit du premier monument national des États-Unis, ce titre lui ayant été décerné le 24 septembre 1906 par le Président Theodore Roosevelt.

Nous prenons le chemin qui nous mènera au plus près de cet étonnant monolithe.

Nous traversons une forêt de pins

dont l’écorce des arbres est d’une belle couleur orangée.

Certains sont très souples…

D’autres ont tout simplement vrillé…

Ou encore rompu net sous le poids des ans 🥴 !

Le chemin est assez facile 😜

Et nous voilà au pied de la tour. Ses centaines de fissures parallèles en font l’un des plus beaux sites d’escalade d’Amérique du Nord. Le 4 juillet 1893, William Rogers et Williard Ripley sont les premiers à réussir l’ascension complète, en suivant une fissure du versant sud-ouest et en s’aidant de coins de bois.

Quel bonheur de découvrir ce lieu en dehors de toute affluence touristique 😎 !

La Tour du Diable est composée de colonnes symétriques, les plus hautes (certaines dépassant 180 mètres) et les plus larges (3 à 6 mètres) au monde. Les colonnes sont à 4, 5, 6 ou 7 côtés. En refroidissant et en se solidifiant, le magma (roche en fusion) s’est rétracté et a formé des points de rupture. Pour relâcher la contrainte, la roche a commencé à se fissurer. Ces fissures se sont développées vers l’extérieur à partir d’un point central, dans trois directions à des angles de 120 degrés.
Les fissures ont continué à se développer vers l’extérieur et vers le bas, finissant par se croiser avec d’autres fissures pour former des colonnes. Ces fissures tendaient à créer des colonnes à six côtés, l’assemblage le plus serré et le plus solide que la nature ait jamais imaginé.




La première ascension « technique », c’est-à-dire en ayant recours à un grand nombre de pitons, fut réussie en 1937 par Fritz Wiessner, William P. House et Lawrence Coveney. Aujourd’hui, des centaines de grimpeurs escaladent la paroi chaque été. Chaque colonne hexagonale définit une voie particulière, dont la difficulté varie de «facile» à «extrêmement difficile». Tous les grimpeurs doivent se signaler aux rangers avant et après leur ascension. Sur la photo ci-dessous à droite, on voit le grimpeur en pleine ascension. Son coéquipier est légèrement plus haut. Le jour de notre visite, il y avait beaucoup de vent avec de fortes rafales. L’avantage de ces fissures est qu’elles vous protègent du vent lors de l’ascension si vous vous orientez bien, et les grimpeurs ne semblaient pas être gênés. Par contre l’arrivée au sommet a dû être sportive 🥴 ! Et si vous regardez bien, dans la sixième fissure à gauche des grimpeurs, on aperçoit, coincés dans la fissure, les restes des échelles en bois utilisées en 1893 par un éleveur local à des fins commerciales

Comment la tour s’est-elle formée ?
Le processus a commencé il y a environ 50 millions d’années. L’orogenèse du Laramide (pour mémoire, phénomène qui a donné naissance à la plupart des montagnes de l’Ouest de l’Amérique du Nord 😉) débute au Crétacé et provoque le soulèvement des montagnes Rocheuses. Des intrusions plutoniques et magmatiques se mettent en place au sein des roches sédimentaires préexistantes.
Du magma (roche en fusion) a donc été injecté dans des couches de roche sédimentaire, formant la tour à 2,5 kilomètres sous la surface terrestre. Il a fallu des millions d’années pour éroder la roche sédimentaire environnante et exposer la tour que nous voyons aujourd’hui.
La roche qui constitue le monolithe est une phonolite (roche ignée grise contenant du feldspath et des feldspathoïdes), découpée en longs prismes hexagonaux pendant le refroidissement, formant ainsi ces colonnes comme vu précédemment. Cela nous rappelle beaucoup les orgues basaltiques islandais, mais en beaucoup plus grand.

L’action conjuguée de la gélifraction et du vent est à l’origine de la grande quantité d’éboulis présents à la base du monolithe.

Il n’y a pas que le monolithe qui est beau… La vallée mérite aussi quelques photos 🤩 !


Une dernière photo avant de prendre le chemin du retour

Cet endroit est resté sacré pour certaines tribus d’où ces arbres décorés de tissus. Pendant le mois de juin, elles y procèdent à des cérémonies. Il est alors demandé aux visiteurs de ne pas escalader le rocher, ce qui serait considéré comme une profanation par les Amérindiens. Cela nous rappelle les ovoos de Mongolie. Les ovoos sont des lieux de cérémonies où les fidèles placent une branche d’arbre ou un bâton et y attachent un foulard de soie cérémoniel symbolisant le ciel ouvert et l’esprit céleste.

Nous reprenons la route qui est toujours aussi belle

L’oxydation du fer et des minéraux ferreux est à l’origine de ces teintes rouges magnifiques !


Nous passerons la nuit sur le parking du Mountain Plains Heritage Park.

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4 Comments
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Belle leçon de géologie ! je vous rejoindrai bien pour la séance de travaux pratiques.
Bises
C’est une bonne idée 😜 ! Bises 😘
Bel endroit pour un Bivouac paisible !!!
Il n’y pas de possibilité de monter au sommeil ou quoi ??
0n a beaucoup hésité 🤣🤣 mais Achtung avec les serpents à sonnette qui nichent sur le plateau 😜 !