16 et 17 août : MAN & Co. (Géorgie)

Ce matin du mercredi 16 août commence une assez longue et stressante période qui, mais nous ne le savons pas encore, durera 4 jours. Si vous n’aimez pas les films à rebondissements, allez directement à la journée du 20 août 😉

Comme prévu, nous nous rendons chez MAN à Tbilissi qui semble être une concession importante selon les photos de l’immeuble disponibles sur Google Maps. L’objectif est de résoudre la fuite la plus importante sur le réservoir avant, l’arrière étant juste « humide ». Ce n’est pas loin (11 kilomètres) mais avec les bouchons nous mettrons un peu plus d’une heure.

Accueil en anglais (ouf 😅), structure semblant sérieuse, puis premier interlocuteur auquel il faut montrer le problème nécessitant de l’aide. Celui-ci m’explique que son responsable doit décider sur ce genre de souci et il m’emmène le voir. Le responsable est juste devant le bâtiment en train de fumer une cigarette tout en étant au téléphone avec, semble-t-il, un copain vus les éclats de rire fréquents. Nous sommes numéro 2 dans la file d’attente et rapidement un numéro 3 se met derrière nous. Et tout le monde (4 personnes avec moi) patiente de longues minutes. Très bref échange entre mon premier interlocuteur et donc le responsable des services de la concession et le verdict tombe (le camion est à dix mètres mais aucun coup d’œil dessus) : « On ne peut rien faire pour vous » 🤔 Pas bonjour, pas au revoir, juste ça. Bref, pour moi qui ai travaillé dans la prestation de services pendant 40 ans, la négation de toute notion de services.

Je me tourne alors vers mon interlocuteur en lui demandant où je peux m’adresser pour mon souci et il me dit dans un anglais approximatif « première à droite, puis première à droite ». On repart donc de MAN Tbilissi et on se réinsére dans le bouchon qui nous avait mené là.

Première à droite, je tourne, et à peine 10 mètres plus loin deux gardiens de sécurité surgissent de nulle part et m’explique que je ne dois pas prendre cette rue en me criant dessus. Je dois faire marche arrière et me réinsérer dans le bouchon géorgien en marche arrière ce qui signifie qu’absolument personne ne fera de concession pour faciliter la manœuvre, les gardes continuant de crier mais surtout pas de m’aider. Geneviève est à la manœuvre avec la VHF 👍 Ça y est, on est dans le bouchon. Ouf 😅 Il semblerait que, oh sacrilège, nous étions en train de rentrer dans une concession Volvo avec un MAN 🤣🤣

Donc deuxième à droite 😉 puis première à droite, et nous voilà sur un immense parking avec plein d’entreprises autour. Une entreprise de services auto me tend les bras, j’y fonce. Elle fait partie du groupe Tegeta comme la concession MAN. Le responsable est désolé mais il ne peut rien pour moi, il ne s’occupe que de voiture, mais il y a un prestataire du même groupe qui s’occupe de services dédiés aux poids lourds et c’est toujours sur le même parking. Il m’indique au loin un bâtiment gris. On y va !

Arrivés au bâtiment gris, on découvre en fait la concession Renault poids lourds. Je me renseigne et c’est bien là. Le responsable, très sympathique et anglophone, regarde mon réservoir et me dit tout de suite qu’il ne fait pas de soudure. Il faut aller chez MAN !!! Je lui explique que j’en sors et il m’écris alors un nom (Vaxho) et un téléphone sur un papier et me dis que je dois appeler cette personne. Elle a son bureau chez MAN.

Je me rends à pied chez MAN pour éviter de devoir remonter le bouchon. À la réception (la même qu’il y a une heure), je demande à voir ce fameux Vaxho qui devrait pouvoir résoudre mon problème 🙄 Et là, je tombe sur le responsable de services vu précédemment 😯 Affalé sur son siège, il m’écoute sans me regarder une seule fois (il tapote son portable) et me dit, toujours sans me regarder, que je dois aller chez Vako Motors à une dizaine de kilomètres de là. Il m’écrit le nom et le téléphone de l’entreprise sur un papier et me le tend en me disant qu’il faudrait que j’attende déjà une semaine pour que lui ait le temps de regarder le problème et qu’il vaut donc mieux que j’aille ailleurs… A la question « Est-ce que vous pourriez les appeler pour savoir s’ils savent faire ? », la réponse est « non ». OK, merci beaucoup, on y va 👌

Et nous voilà donc arrivés chez Vako Motors. Barrière à l’entrée sans gardien, je vais donc me présenter à pied (Welcome 😇). Premier interlocuteur, etc etc, est-ce que je peux rentrer le camion qui est en bordure d’une 2×2 voies ? Non, il faut l’accord du responsable qui n’est pas là, il sera là dans une heure. Serrez vous sur la droite. OK on va patienter et en profiter pour déjeuner. Deux heures plus tard, le responsable est là et décide que le camion peut entrer 😊 (on est en plein soleil depuis 2h30 et il fait 38°C à l’ombre). A priori, c’est bon signe. Il faut ensuite patienter, il y a de temps en temps des discussions entre eux qui me concernent mais je n’en sais pas plus. Et tout d’un coup, il faut rentrer le camion dans le hangar. On est maintenant à l’ombre 👍

Un mécano s’occupe de nous. On lui a demandé de gratter la rouille. Rapidement un filet de gasoil presque continu apparaît. Mince c’était la rouille qui empêchait ce réservoir qui n’a pourtant que 11 ans de fuir… Il faut maintenant le vider rapidement, il reste 300 litres de gasoil dedans.

Le réservoir vidé de son gasoil (dans le second) est retiré du camion.

Pas terrible son aspect côté gauche, là où cela fuit.

Pas beaucoup mieux du côté droit… mais pas de trace de fuite.

La décision est prise de le ressouder. Nous allons repartir avec un seul réservoir et reviendrons demain vers 15 heures, il sera réparé 🤞 Je protège et attache tout ce qui doit l’être pour pouvoir faire 10 kilomètres jusqu’à un bivouac repéré grâce à l’une des applications que nous utilisons pour nous aider de temps en temps.

Après une nuit calme dans un petit coin de campagne et un peu d’intendance (blog, lessives et plein d’eau entre autres),nous retournons pour 15 h au garage Vako. Le réservoir ressoudé est prêt . Il ne reste plus qu’à le remettre en place. On me confirme qu’il a été testé et sue tout va bien. Par précaution, nous ne le remplirons en gasoil que de 100 litres .

Et nous voilà repartir dans les embouteillages géorgiens. Une des spécificités de conduite géorgienne est de forcer le passage à tout prix pour vous passer devant. Cela nécessite de notre part de regarder de tous les côtés du camion… et ce qui devait arriver arriva, malgré notre grande vigilance à tous les deux et en roulant au pas, un véhicule arrivant par la droite a frotté contre la partie avant droite du camion en voulant nous passer devant dans un rond-point à files multiples (on ne peut même pas vous dire combien il y a de files…) 😱 ! Entre le contrôle des papiers, les explications à fournir (heureusement un géorgien nous a bien aidés dans la gestion de cet accrochage), nous aurons perdu une bonne heure et donné 100€ au conducteur responsable de l’accident 🤪 pour réparer son véhicule ! Il paraît que cette gestion à l’amiable évite les complications administratives qui peuvent durer une semaine 😳 ! Bien que nous ne soyons pas responsables de cet accrochage, nous aurons tout de même une amende à payer de 90€ à la frontière lorsque nous quitterons le pays comme pour tout véhicule impliqué dans un accrochage… (pour les Géorgiens, cela se met automatiquement sur leurs impôts). Notre caméra ne permettra pas de nous disculper, le véhicule adverse arrivant par l’arrière 🤨

Initialement, nous avions prévu de bivouaquer après la frontière arménienne… Avec le retard pris et ne roulant jamais de nuit, nous nous arrêterons sur le parking d’un petit restaurant où l’accueil fut très sympathique 😊 !

Nous en profiterons pour manger un bon poisson grillé et nous passerons la nuit sur le parking du restaurant.

Demain est un autre jour 😜 ! A suivre…