31 octobre : Viscri
2 novembre : Saline de Turda

168776 km : Ce matin le ciel est assez nuageux mais un rayon de soleil percera pour éclairer la forteresse avant notre départ du bivouac.

Nous traversons la Transylvanie vers le nord-ouest sur une cinquantaine de kilomètres.

De petites maisons aux couleurs vives constituent l’habitat local.

Nous sommes arrivés rapidement à Sighișoara, ville médiévale qui est notre objectif du jour. Le centre historique se trouve en haut d’une colline. La vieille ville de Sighişoara constitue un ensemble remarquable d’architecture civile et militaire du Moyen Âge germanique transylvain, dont l’état de conservation a justifié son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999.

Un peu d’histoire pur mieux comprendre la ville : Au 12ème siècle, des artisans et des marchands d’origine allemande, appelés Saxons de Transylvanie, sont invités par le roi de Hongrie à coloniser et développer ce vassal oriental de son royaume. La colonie saxonne est évoquée dans les archives dès 1191.

Après l’invasion mongole de l’Europe en 1241, des fortifications sont élevées autour de la ville. Celles-ci sont payées par les corporations d’artisans (elles sont vingt-cinq en 1376). La noblesse hongroise et la bourgeoisie saxonne habitent alors la ville haute, sur la colline originelle, tandis que des faubourgs, peuplés d’artisans saxons, se développent dans la ville basse, elle aussi protégée par des murailles et des portes défensives. Autour de la ville, hors les remparts, se trouvent les maisons et églises en bois des ouvriers et paysans valaques (comme l’on appelait alors les Roumains) qui, en cas d’invasion, ne sont pas admis dans la ville mais doivent se cacher dans leurs demeures parsemant les collines alentour 😯.

Pendant plusieurs siècles, la ville joua un rôle stratégique et commercial significatif aux limites orientales du royaume de Hongrie, devenant l’une des villes les plus importantes de Transylvanie. La menace ottomane oblige à renforcer les remparts de 1421 à 1526. Les artisans et les marchands allemands dominent l’économie de la ville. On estime que pendant les 16ème et 17ème siècles, Sighișoara posséda près de quinze guildes et vingt associations d’artisans.

Aux 17ème et 18ème siècles, Sighișoara souffre d’événements tragiques : incendies en 1676, 1736, 1788, épidémies de peste dont meurt la moitié de la population, inondations en 1771, séisme en 1838. La ville reste ensuite à l’écart du développement économique du 19ème siècle, ce qui lui permet de préserver son centre historique médiéval de changements urbanistiques trop massifs. En 1867, lors de la réorganisation administrative de l’Autriche-Hongrie, Sighișoara devient une ville du royaume hongrois.

En 1918, lors de la dislocation de l’Autriche-Hongrie et de la république démocratique hongroise, la ville rejoint la Roumanie, ce qui sera reconnu par le Traité de Trianon en 1920. Par le deuxième arbitrage de Vienne, elle est rendue à la Hongrie de 1940 à 1944, avant de redevenir roumaine en 1945, ce qui sera reconnu par le traité de paix de Paris en 1947. Comme toute la Roumanie, Sighișoara a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989, mais connaît à nouveau la démocratie depuis 1990. Sa population germanique a en grande partie émigré vers l’Allemagne en profitant des « lois du retour » de ce pays, et au recensement de 2011, 70% des habitants étaient roumains et 17% hongrois.

Ceci étant précisé, nous pénétrons dans la citadelle par la porte Ouest, gardée par la tour des Tailleurs construite au 14ème siècle.

Nous débouchons aussitôt sur la place Cetății (place de la Citadelle) avec ses maisons d’artisans à deux ou trois étages aux crépis colorés et aux belles toitures de tuiles. La plupart des 164 maisons de la ville n’ont pas moins de 300 ans d’histoires et elles sont considérées comme monuments historiques. La place centrale de la ville était autrefois habitée par les nobles de la ville.

En traversant la place nous arrivons devant la maison où serait né Vlad III L’Empaleur, plus connu sous le nom de Dracula, mais ça vous le savez déjà si vous suivez le blog 😉 C’est peut-être la plus vieille maison dans la citadelle mais elle est très bien entretenue avec ce joli jaune. Dans le fond la Tour de l’Horloge, tour défensive du 13ème et du 14ème siècle et aussi porte d’entrée principale de la ville. Le Conseil Municipal de la cité se tenait à cet endroit jusqu’en 1456. Elle a été transformée en Musée d’Histoire en 1899. Avec ses 64 mètres de hauteur, la tour comporte un système de figurines lié à l’horloge, une galerie surmontée d’un toit de tuiles vernissées et d’une flèche, l’emblème de Sighișoara.

La Tour de L’Horloge vue depuis l’extérieur de la citadelle.

De couleur verte, la Maison Vénitienne appelée ainsi en raison de la forme des fenêtres qui imite le style gothique vénitien. Elle date du 16ème siècle.

L’église du monastère, ancienne église des Dominicains, de style gothique, date du 13ème siècle et fût agrandie en 1515.

Le bâtiment de la mairie a été construit entre 1887 et 1888.

Vue sur la ville actuelle depuis la citadelle.

Une autre vue sur la Tour de l’Horloge.

La muraille de la Citadelle (930 mètres de long, huit à dix mètres de haut) fût construite du 13ème au 17ème siècle. Neuf tours subsistent sur les quatorze originelles. Chaque tour porte le nom d’une corporation : tour des Fourreurs, des Bouchers, des Tailleurs, des Ferblantiers, etc. Cette tour est la Tour des Forgerons, construite en 1631 sur les bases de l’ancienne Tour des Barbiers. De l’intérieur de la citadelle elle semble de petite taille avec un seul niveau mais de l’extérieur, c’est une vraie tour.

Jolie sculpture de Dracula, notoriété locale incontournable 😉

L’église catholique romaine Saint-Joseph, construite en 1894, après la démolition du couvent franciscain qui se tenait là.

Très sobre à l’intérieur mais assez lumineuse.

Nous poursuivons nos déambulations. La ville est aujourd’hui très touristique.

La Tour des Cordonniers date de 1521, a été reconstruite en 1650 et modifiée en 1681. On y décèle l’influence de l’architecture baroque. Elle abrite aujourd’hui la station de radio locale.

La Tour des Fourreurs à gauche et la Tour des Bouchers à droite encadrent la porte Törle.

C’est le moment de la pause déjeuner et, coup de chance, le restaurant propose un plat que nous adorons : une bonne soupe, plutôt épaisse, servie dans un bol de pain. Hummm 😋

L’escalier des Écoliers, escalier à rampes de 175 marches avec une couverture en bois date de 1642 et permet d’accéder à l’église Saint-Nicolas tout en haut de la colline.

L’École Schola Seminarium Republicae date de 1619.

La tour des Cordeliers.

Nous sommes juste après Halloween et les citrouilles sont très présentes dans la décoration des commerces.

Retour à la Tour des Tailleurs pour ressortir de la citadelle et retourner au camion pour reprendre la route.

Nous ne ferons que quelques kilomètres pour rejoindre par une route forestière une zone Natura 2000 dans laquelle il est possible de bivouaquer.

La lumière commençant à baisser, nous ferons demain plus de photos du site qui abrite des chênes séculaires.

31 octobre : Viscri
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