20 avril : Sarajevo 2/3
23 avril : Dervish House

Ce matin, nous avions prévu de visiter le tunnel de l’Espoir. C’était sans penser à l’Aïd al-fitr, fête musulmane qui marque la rupture du jeûne du mois de Ramadan. C’est un jour férié pour les musulmans.

Ce sera donc pour commencer une journée de repos (nos jambes se souviennent encore des pentes à 40% 🤣🤣) mais aussi de lessives et surtout de convivialité.

Miki (le propriétaire du camping) et sa femme Sanela sont venus nous chercher en fin de matinée pour partager un café et quelques patisseries chez ses parents. Nous passerons presque 2 heures de convivialité et d’échanges. Nous les laisserons ensuite fêter l’Aïd al-fitr en famille .

De retour au camion, nous lancerons notre vaste opération « Lessives ». Nous allons utiliser pour la premier fois notre machine à laver. Après quelques tâtonnements… ça marche, et bien !!  Nous ne regrettons absolument pas d’avoir échanger nos vélos contre une machine à laver 😉. En fin de journée tout était sec et ranger.

Entre-temps, Miki et son épouse sont passés nous voir. Nous avons pris l’apéritif autour d’un vin rouge bosniaque et d’un vin blanc français. La découverte fut réussie des 2 côtés. La journée s’est terminée calmement avec la mise à jour de notre blog.

Le lendemain, nous allons découvrir le fameux tunnel qui a permis la survie de 300 000 citoyens. Cette maison appartenait à la famille Kolar. Le 23 avril 1992, des obus tirés par l’armée serbe tombent une première fois sur leur maison. Les habitants de Sarajevo ne croyaient pas qu’une guerre puissent se déclencher. Malheureusement, l’armée serbe a continué ses attaques sur la ville obligeant les habitants à entrer en résistance. La peur et la haine ont été exacerbées sur des bases ethniques entre voisins, collègues, élèves et étudiants qui, jusqu’à présent, se recevaient, travaillaient, jouaient ou étudiaient ensemble…

La famille Kolar devant leur maison qu’ils mirent à disposition de l’armée bosniaque pour abriter l’entrée du tunnel.

La construction du tunnel débuta dans le plus grand secret le 1er mars 1993, sous le nom de code Objekt BD. Il devait relier Butmir et Dobrinja, deux quartiers sous contrôle bosnien situés de part et d’autre de la ligne de siège serbe.

La ligne rouge sur l’affiche montre bien le positionnement des troupes serbes autour de Sarajevo. Suite à l’occupation de l’aéroport (le trait bleu sur l’affiche à l’endroit le plus étroit) puis sa gestion par l’ONU comme zone neutre, la ville s’est retrouvée coupée du monde, assiégée, sans eau, sans nourriture, sans médicaments, sans électricité ni gaz. Des snippers serbes visaient également toute personne essayant de traverser la piste…

Le manque d’outils et de matériel contraint les hommes à creuser à la pelle et à la pioche, et les 1200 m3 de matériel excavé furent extraits à l’aide d’une brouette. Les ouvriers se relayaient toutes les 8 heures de chaque côté du tunnel, 24 heures sur 24.

Le tunnel était constitué de 160 mètres de tranchées couvertes du côté de Dobrinja, 340 mètres de tranchées couvertes du côté de Butmir et 340 mètres de galerie sous la piste de l’aéroport. À son point le plus bas, il se situait à cinq mètres sous la piste de l’aéroport. Notre point de visite est l’extrémité droite sur la photo ci-dessous.

La galerie fut étayée avec de l’acier du côté de la ville, avec du bois du côté de la campagne. L’eau souterraine devait être régulièrement évacuée à l’aide de seaux. Un pipe-line fut installé afin de ravitailler la ville en fuel, suivi par des câbles téléphoniques et, grâce à une donation de l’Allemagne, des fils électriques permettant de fournir un minimum d’électricité. La construction fut achevée le 30 juin 1993, lorsque les deux équipes se rejoignirent à mi-chemin. L’exploitation put débuter le lendemain.

Au départ, tout était transporté à la main ou dans des sacs à dos. Par la suite une petite voie ferrée a été construite. Ils sont ensuite passés de 6 à 18 wagonnets pouvant transporter de 200 à 300 kg chacun.

Le déplacement dans le tunnel se faisait toujours dans un seul sens à la fois. C’est environ 4000 personnes qui empruntaient chaque jour le tunnel d’une longueur d’environ 800 m.

Tout au long du siège, le tunnel vit passer 2 à 3 millions de personnes, dont 400 000 civils bosniaques qui fuyaient Sarajevo. Il servit à rétablir les communications, à apporter de l’aide humanitaire à Sarajevo ainsi que des armes aux militaires.

Sur cette carte de synthèse apparaissent les anciennes républiques qui constituaient la Yougoslavie avant 1992.

Depuis la fin de la guerre, chacune des Républiques est devenue un état indépendant.

Après un petit café turc et quelques douceurs sucrées 😜 avec Miki et Salena, nous prenons la route en direction de Mostar. Nous avons partagé un très bon moment avec eux et c’est avec un petit pincement de cœur que nous les quittons.

Nous traversons des paysages magnifiques.

Le pays ne manque pas d’eau !

Nous voilà à Mostar. Nous déambulons dans la ville. Le site révèle une occupation humaine dès la Préhistoire, comme en témoignent les enceintes fortifiées et les nécropoles, puis par les Romains et les ottomans. Mostar a été le chef-lieu d’une province ottomane de premier rang de 1833 à 1877. De 1878 à 1918, elle passe sous administration austro-hongroise et continue son développement jusqu’à la guerre de 1992. Le centre historique se reconstruit. L’attrait et le charme du centre de Mostar sont ainsi préservés.

On voit encore les stigmates de la guerre, la ville a beaucoup souffert de la guerre 1992-1995.

Nous déambulons dans les vieux quartiers, très touristiques.

Depuis 2005, le « Quartier du Vieux pont de la vieille-ville de Mostar » est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Stari Most, le « vieux pont », a été reconstruit à l’identique en 2004 avec de nombreuses pierres d’origine (notamment pour le revêtement du pont), et selon la technique ottomane d’époque.

Une belle demeure ottomane du 17ème siècle : la maison Biščevič.

En dehors du bien connu pont de Mostar, il y a d’autres ponts plus petits mais néanmoins sympathiques car moins fréquentés.

Après cette belle visite de ville, nous ferons une pause pour déguster une spécialité bosniaque accompagnée d’une bonne bière de Mostar.

Dans Mostar, il n’y a nul vélo, trottinette électrique, skate,… vous devinerez pourquoi 😉🙂

Avec ce beau soleil couchant, nous prenons la direction du camping conseillé par Miki à quelques kilomètres de là.

L’accueil sera à nouveau difficile… 🤣🤣

20 avril : Sarajevo 2/3
23 avril : Dervish House

2 Commentaires

  1. JC 24/04/2023 à 19:34- Répondre

    Coucou
    Que de la bière😀😘

    • Marc et Geneviève 24/04/2023 à 20:17- Répondre

      Zenpeupu 🤪🤣 !!

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