Nous quittons la fraîcheur des montagnes pour retrouver la douceur printanière de la Croatie. La recherche d’un bivouac sympa nous permet de découvrir la péninsule de Prevlaka. Elle mesure 2,6 kilomètres de long pour environ 150 à 500 mètres de large, sa superficie étant d’un peu moins d’un kilomètre carré. Le cap Oštro (Punta d’Ostro), situé à l’extrême pointe de la péninsule, est le point le plus méridional du continent en Croatie. Avec la petite île monténégrine de Mamula, qui se trouve à environ 2 kilomètres à l’est du cap Oštro, en plus d’être les deux côtés d’une frontière maritime internationale, les deux points sont des points d’observation des entrées dans la baie de Kotor.
En raison de son emplacement stratégique dans le sud de l’Adriatique, à la suite de l’éclatement de la RSF yougoslave, la péninsule a fait l’objet d’un différend territorial entre la Croatie et la RF de Yougoslavie, un État fédéral qui comprenait le Monténégro. Le territoire était géré par l’ONU jusqu’en 2002. La mission de l’ONU a pris fin en décembre 2002 et le territoire qui faisait auparavant partie de la RS Croatie a été restitué à la République de Croatie. Un accord a été signé par les deux parties cinq jours avant le départ de l’ONU qui a démilitarisé Prevlaka et en a fait un territoire neutre, bien que la mise en œuvre ait toujours un caractère temporaire 20 ans après. Une partie de la baie a été déclarée « no man’s waters », terme que nous découvrons à cette occasion.
Un bateau de croisière MSC passe entre la pointe de la péninsule et l’île de Mamula pour aller déverser ses presque trois mille touristes à Kotor. Il aura mis 21 heures pour venir de Venise.
Les rives de la baie sont très urbanisées.
Nous longeons la mer transparente par une petite route côtière sans issue, donc quasi sans trafic. La photo tourne le dos à la pointe de la péninsule. Nous sommes garés à l’endroit le plus étroit.
Nous arrivons à la forteresse de Prevlaka. Celle-ci a été construite par les autorités austro-hongroises à la fin du 19ème siècle ainsi que celle sur l’île de Mamula pour contrôler l’entrée de la baie de Kotor.
Il semble en travaux et fermé aux visiteurs, même si certains y pénètrent quand même, ce que nous ne ferons pas.
Le drone nous permettra de l’admirer dans son entièreté.
Une plaque commémore la bataille du détroit d’Otrante qui assure le passage entre Adriatique et Méditerranée. La bataille qui s’est déroulée du 14 au 15 mai 1917 a opposé les alliés et les austro-hongrois qui souhaitaient accéder à la Méditerranée. Ce qu’ils feront 😔
L’île de Mamula et sa forteresse.
Nous rejoignons ensuite le vieux phare, aujourd’hui bardé d’antennes alimentées par un groupe électrogène qui tourne 24 heures sur 24. L’endroit n’est donc pas vraiment calme…
La vue est sympathique depuis le haut du phare.
Vue vers le début de la péninsule.
C’est le printemps.
Le jasmin embaume le lieu par son doux parfum.
On dirait des cosmos en papier froissé.
Geneviève se lance dans l’urbex et c’est assez stressant, alors j’ai bougé 🤣
Des dizaines de bâtiments datant de l’époque de Tito finissent leur vie. Avec des quartiers techniques,
Un immense réfectoire,
Avec cuisine attenante (vu la taille de la hotte, cela devait cuisiner 😉)
Des quartiers d’hébergement,
Avec décoration d’époque.
Le retour au camion se fera par une vieille route goudronnée bordée de hauts cyprès et d’oliviers. Le site est immense, il recouvre toute la péninsule et on devine qu’il devait y avoir là une activité militaire importante.
Nous bougerons le camion de 50 mètres car le sympathique propriétaire du bar attenant au quai sur lequel nous sommes installés nous a dit qu’il y a des esprits chagrins dans le secteur (et pourtant, tout est désaffecté) qui appelaient la police lorsqu’un véhicule stationnait plusieurs nuits au même endroit. Et comme les bivouacs hors camping sont interdits en Croatie, c’est 100 euros 😳
Nous passerons donc du quai au parking juste au dessus.
Et nous conserverons une belle vue sur la mer 😊.