15 juin : Épidaure

Avant de nous rendre à Epidaure, nous allons visiter le site archéologique de Midea qui se trouve à 5mn à pied de notre super bivouac visible ci-dessous.

Midéa est une ancienne cité mycénienne. Avec Mycènes et Tirynthe, elle est une des trois grandes cités mycéniennes fortifiées par une muraille cyclopéenne (vous savez ce que c’est maintenant 😜).

Midéa est située sur une colline conique qui domine l’Est de la plaine d’Argos. Surplombant les terres alentour de 170 mètres, elle offre un excellent point de vue et une position de contrôle sur la plaine et les routes qui la traversent.

La cité s’est développée pendant la première partie du IIe millénaire avant JC, pour atteindre son apogée au 13ème siècle avant JC. La ville compte alors un palais, de nombreux entrepôts et ateliers et est ceinturée d’un imposant mur cyclopéen. Il est daté de 1200 avant notre ère et est donc plus récent que les fortifications de Mycènes et de Tirynthe.

Pas un arbre pour se protéger du soleil… il fait chaud, très chaud 🥵 !

À la différence de Mycènes ou Tirynthe, qui ont connu deux voire trois destructions avant leur abandon final, Midéa n’a connu qu’une seule catastrophe vers 1200 avant JC. Tous les édifices fouillés à Midéa portent les traces d’une destruction violente par un incendie de grande intensité, probablement causé par un tremblement de terre. Après la catastrophe, le site est réoccupé, les bâtiments reconstruits, puis Midéa a progressivement été abandonnée à la fin du 12ème siècle, comme les autres sites mycéniens. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines… Le drone permet de se rendre compte de l’étendue de la ville.

Nous partons ensuite en direction d’Epidaure. Nous sommes contents car le ciel est à l’orage… Peut-être aurons-nous la pluie à Epidaure 😉 ?

Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988, Épidaure fut pendant l’Antiquité l’un des plus fameux sanctuaires dédiés au dieu guérisseur Asclépios. À la fois temple, hôpital et lieu de culture, il attira pendant plus de dix siècles des pèlerins, des malades, des médecins mais aussi des poètes et des athlètes venus des quatre coins du monde grec. De tous les bâtiments qui composaient ce vaste complexe de 14 km², seul le théâtre demeure presque intact.

L’acoustique est spectaculaire. Où que l’on se trouve, on perçoit avec la même acuité le son provenant de la scène. On a longtemps imaginé que cette qualité acoustique pouvait être due à des vases d’argile vides placés sous les gradins. On pense désormais que le calcaire employé filtre les basses fréquences, comme celles issues du murmure du public, et amplifie les hautes fréquences provenant des sons de la scène.

L’orage tant attendu est enfin arrivé ce qui donne une belle couleur argentée aux gradins.

Déjà à l’époque des Romains, on faisait la différence entre les fauteuils et les strapontins pour différencier les publics 😊

Ces sièges en ont accueilli des spectateurs depuis 24 siècles 😜 ! Le théâtre d’Epidaure prête son cadre prestigieux à l’un des plus importants festivals d’art du pays : le festival d’Athènes et d’Epidaure. Cette année, le festival se tient du 1er Juin au 26 Août 2023. Il propose de nombreuses représentations autour de la musique, du théâtre, de la danse et de l’opéra.

Nous ferons ensuite un petit tour dans le musée archéologique.

Beau travail de reconstitution.

Des stèles portent des inscriptions concernant les traitements des patients… une ordonnance en sorte qui n’est pas facile à emmener avec soi 😜

La mythologie locale veut qu’Asclépios (Esculape pour les Romains) soit né et ait été enterré ici. A l’origine héros mortel, il est le fils d’Apollon et de Koronis, petite-fille de Malos, légendaire roi d’Épidaure. Grâce au centaure Chiron, qui lui enseigne la chirurgie et l’art de guérir par les plantes, il devient un médecin réputé capable de guérir tous les maux et même, de ressusciter les morts. Ce pouvoir réservé aux dieux lui vaut d’être foudroyé par Zeus. Mais ce dernier, pris de remords. place Asclépios dans le ciel, à l’égal des dieux, sous la forme de la constellation du Serpentaire. Honoré comme protecteur de la santé et du bonheur des hommes, Asclépios est associé aux cultes d’autres divinités guérisseuses. Les médecins modernes lui font aussi référence puisque le caducée reprend les attributs du dieu grec : le bâton des augures où s’enroulent deux serpents.

Le stade accueillait les Jeux Asclépiens organisés dans le cadre du culte du dieu de la médecine mais aussi des concours poétiques et musicaux.

À l’Époque classique (507-323 avant JC), on pratique la médecine par les songes au sanctuaire d’Asclépios, ce dernier faisant la renommée de la cité. Ce sanctuaire dispose de plusieurs bâtiments publics, dont un grand temple construit au début du 4ème siècle avant JC. Il ne reste pas grand chose… l’imagination fera le reste 😊.

Notre visite s’achève à l’ombre des pins.

Notre bivouac du soir sera au bord de la mer. L’accès se mérite… ça monte, ça descend, ça tourne très serré et tout cela sur une petite route étroite ! L’endroit est très beau et nous serons tout seuls avec les chiens errants pour compagnons.