Nous quittons ce matin notre plage dans le Parc National Divjakë-Karavasta pour rentrer dans les terres albanaises et descendre un petit peu vers le Sud. Notre destination est la ville de Berat.
Berat est située à environ 50 km de la côte de la mer Adriatique dans un environnement vallonné, sur les rives de la rivière Osum qui la traverse. Gorica, le quartier chrétien, est situé sur sa rive gauche, tandis qu’on trouve sur la rive droite Mangalem, le quartier musulman, et la Kala, une forteresse sur les hauteurs de la colline Kalaja. En 2011, la population de la ville se composait d’environ 95000 habitants : des chrétiens orthodoxes et des musulmans.
Berat a été fondée il y a plus de 2 500 ans et est connue sous le nom de la « ville aux mille fenêtres ». Elle l’est également pour être une des plus vieilles d’Albanie car elle existe depuis au moins le 6ème siècle avant JC. La forteresse, localement appelé le Kala, est construite en majeure partie au 13ème siècle, bien que ses origines remontent au 4ème siècle avant JC.
Au 17ème siècle, Berat est la plus grande ville d’Albanie et un important centre économique. Elle abrite alors 500 maisons réparties dans trente quartiers, et cinq madrassas. En 1851 a lieu un tremblement de terre qui détruit la majorité des parties supérieures des anciennes maisons en bois construites au cours du 17ème siècle. Elles sont reconstruites de façon traditionnelle.
Durant la Seconde Guerre mondiale et après le contrôle de l’Albanie par les Allemands, presque tous les Juifs vivant à Berat ont été sauvés, protégés par leurs voisins. Leurs noms figurent au mémorial des Justes de Yad Vashem en Israël (visite recommandée, très émouvante). Cet épisode porte le témoignage de la coexistence des différentes communautés religieuses et culturelles au fil des siècles.
La juxtaposition des lieux de prières catholiques, orthodoxes et musulmans témoigne de la capacité à cohabiter des différentes communautés. En marchant dans les petites ruelles dont les pavés clairs serpentent entre de très vieux murs, on peut ainsi passer de l’église Saint-Théodore à la cathédrale de la Dormition, puis à la mosquée Rouge. Voici la cathédrale de la Dormition.
Et voici la mosquée Xhamia Mbret (Mosquée du Sultan) qui date de 1492.
Et juste à côté le Tekke Helveti destiné à l’ordre soufi.
Nous montons ensuite par une rue étroite et pavée jusqu’à la forteresse. Nous sommes un peu surpris par cette porte isolée donnant sur deux mètres de vide…
Perchée sur les flancs de la montagne, la forteresse se mérite. Toujours habitée, la place forte a été détruite et reconstruite plusieurs fois depuis le 2ème siècle avant notre ère, mais on y voit encore de nombreux édifices médiévaux : des églises, des mosquées, les murailles crénelées, les réservoirs d’eau enterrés…
Samir nous proposera ses services pour nous faire découvrir la vieille ville dans ce dédale de ruelles.
Le musée Onufri porte le nom d’un grand maître en matière de peinture religieuse. Photos interdites à l’intérieur…
Les ruelles sont pleines de charme.
Vue sur la vallée de l’Osum depuis le haut de la forteresse.
Il y avait initialement 42 églises dans la forteresse. Il en subsiste 8. En voici une.
La forteresse recouvre 4 hectares cernés par de hautes murailles. Évidemment certains touristes prendrons des risque insensés pour faire un selfie du haut des murailles malgré les rappels de notre guide 🙄
La vieille ville de Berat a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Vue sur la partie ottomane (Gorica).
Une des deux églises de cette partie chrétienne.
Petite photo souvenir avec Samir en sortant de la forteresse.
Nous redescendons par les petites ruelles de Mangalem.
Vue sur Mangalem et la forteresse depuis les rives de l’Osum avant de retourner à notre camping.
