218128 km : Nous quittons Portland, toujours sous la pluie 😖. Petite photo de la rue très calme dans laquelle nous avons passé deux nuits. Il fallait juste savoir faire un créneau de nuit 😉 (et que Geneviève sorte sous la pluie avec la VHF 🤣).

Nous avons quitté les immenses forêts bien denses pour les vignobles. Nous traversons la vallée de la Willamette, la principale région viticole de l’Orégon, réputée pour ses Pinots Noirs et Chardonnays. Nous ne pourrons pas traverser cette région sans faire une halte chez un viticulteur… Nous avons inscrit cela dans notre To-Do list 😉. Pour le moment, une autre visite nous attend…

Nous traversons une petite ville composée de maisons longues et étroites. La largeur correspond juste à la largeur de la porte du garage. L’entrée se fait par l’autre extrémité.

David, rencontré au Museum of The Flight près de Seattle, nous a fortement conseillé de visiter le musée de l’aviation de McMinnville. Nous passons à proximité alors, évidemment, nous décidons d’y jeter un œil. Créé en 1991, l’Evergreen Aviation & Space Museum est un musée consacré à l’aviation et l’aérospatiale.
Le musée est réparti dans 3 bâtiments implantés au milieu des vignes : un bâtiment dédié aux avions, le 2ème est une salle de cinéma IMAX et le 3ème est principalement consacré à l’aérospatiale et aux missiles balistiques. Certains appareils sont cependant présentés à l’extérieur. On ne peut donc pas le louper 😉. Encore un musée sur l’aviation, certes, mais quand on aime on ne compte pas 😊.

Amusant cette route d’accès imitant une piste d’atterrissage. Et l’orientation est juste, nous roulons bien plein Nord.

Ce musée présente aussi deux avantages pour nous : 1) Il est membre de l’ASTC (Association des centres de sciences et de technologies), une association qui regroupe plus de 350 musées autour de ces thématiques en Amérique du Nord et qui offre la gratuité d’accès pour ses membres, dont nous 😉 2) Les membres de Harvest Host peuvent bivouaquer gratuitement sur l’immense parking du musée et comme nous sommes membres également de ce groupement, tout va bien pour ce soir 😊
Allez, on y va !

Bien sûr, au commencement, il y a eu du bois et de la toile…


Avec des moteurs de plus en plus puissants.

Sous l’aile protectrice d’un géant 🙄.

Nous ne le savions pas mais il y a dans ce musée une pièce tout à fait unique : Le H-4 Hercules (ou Spruce Goose) de Howard Hughes 🤩
Un peu d’histoire : En 1942, l’idée d’une flotte d’hydravions à coque surdimensionnée a été lancée par le constructeur de navires Henry J. Kaiser dont les Liberty ships étaient devenus la cible des sous-marins allemands. Intéressé par le projet, le président américain Franklin D. Roosevelt demande à Donald Douglas de construire ces bateaux volants pour le transport militaire : Douglas considère ce projet irréalisable. Henry J. Kaiser insiste et persuade Howard Hughes de devenir son associé. En plus d’être un aviateur, un constructeur aéronautique, un homme d’affaires, un producteur et un réalisateur cinématographique américain… Howard Hughes est aussi l’un des hommes les plus riches et les plus puissants des États-Unis. Cela peut aider financièrement.
Henry J.Kaiser qui est capable de construire très rapidement des navires, pense qu’un tel avion peut être construit en dix mois (soit bien plus vite que le temps normal pour un avion classique). Après un an, Kaiser perd son intérêt pour le projet et s’en retire. Howard Hughes poursuit seul.
Howard Hughes (1905-1976) s’attela à la tâche, rendue encore plus ardue par les restrictions gouvernementales sur les matériaux essentiels à l’effort de guerre, tels que l’acier et l’aluminium. Six fois plus grand que n’importe quel avion de son époque, le H-4 Hercules était entièrement construit en bois de bouleau principalement, et aussi en épicéa. Il fut baptisé « Spruce Goose » (l’oie d’épicéa) par ses détracteurs, terme détesté par Howard Hughes.

Le développement du H-4 Hercules coûta la somme astronomique de 23 millions de dollars (333 millions d’euros aujourd’hui) pour le Gouvernement américain et 18 millions de dollars (283 millions d’euros aujourd’hui) à Howard Hughes. Sa construction prit tellement de temps que la guerre était terminée lorsqu’il fut achevé en 1946. L’appareil comptait de nombreux détracteurs et le Congrès exigea que Hughes prouve sa navigabilité. Le 2 novembre 1947, Hughes s’exécuta et effectua un vol d’essai avec l’unique prototype à Long Beach en Californie. Son seul et unique vol ! Il grimpa à 70 pieds (21 mètres) et resta en l’air environ une minute, en parcourant un mile (1600 mètres) à la vitesse maximale de 80 mph (129 km/h). Malgré son vol inaugural réussi, le H-4 Hercules ne fut jamais produit en série. Le besoin d’un tel avion de transport de troupes s’était évanoui et le projet fut abandonné.
Avec une longueur de 66,65 mètres, 97,54 mètres d’envergure, record de la plus grande envergure au monde pour un avion mono-fuselage, et une hauteur de 24 mètres, le H-4 Hercules est l’un des plus grands avions jamais construits. Son fuselage présente une hauteur de 9,1 mètres à sa section la plus haute. Doté de 8 moteurs Pratt & Whitney de 3000 chevaux chacun dont les hélices ont un diamètre de 5,23 mètres, il peut embarquer 68 tonnes de frêt ou 750 soldats, et 53000 litres de carburant pour une masse maximale au décollage de 181 tonnes. Rappel : le projet date des années 1940… 😲

Tous les visiteurs du musée ont l’opportunité de remonter le temps en pénétrant dans le pont cargo du H-4 Hercules. Nous allons donc en profiter et vivre une expérience immersive en découvrant le poste de pilotage du H-4 Hercules et en voyant où Howard Hughes, pionnier de l’aviation et inventeur, a pris place lors du vol historique du 2 novembre 1947.
Les métaux étant alors réservés à l’effort de guerre, il est entièrement constitué de bois stratifié, principalement du bouleau, et la majeure partie de la carlingue et des surfaces portantes, à l’exception des volets, est entoilée. Cela nécessitera un système d’extincteurs de pointe imaginé par Howard Hughes lui-même.

La partie vitrée sur la photo ci-dessous a été ajoutée pour l’exposition au musée. Lors de son vol inaugural, il y avait trente-six personnes à bord : Howard Hughes comme pilote, Dave Grant comme copilote, deux ingénieurs de vol, seize mécaniciens, deux autres membres d’équipage et des invités de la presse et de l’industrie.

Cette visite permet aussi d’accéder au poste de pilotage situé sur le pont supérieur.


On y est ! Séquence émotion 🤫

Les deux places pour la surveillance des 8 moteurs.

J’ai même eu le droit de poser sur ma tête, le temps d’une photo, le véritable et bien connu chapeau de Howard Hughes. Nouveau moment d’émotion 🤗

Vu sur les deux groupes électrogènes permettant de fournir l’énergie électrique nécessaire au démarrage lorsque l’hydravion n’était pas à quai. Sur la droite, on aperçoit la porte permettant d’entrer à l’intérieur de l’aile pour assurer la maintenance des moteurs en vol.

Le passage pour cheminer à l’intérieur de l’aile. Il y en a des câbles et des tuyaux 😲

L’unique exemplaire du H-4 Hercules a été conservé en état de voler aux frais d’Howard Hughes dans un hangar climatisé jusqu’à sa mort, en 1976, soit pendant trente ans 😲.
L’avion a été acheté en 1980 par la société Wrather Company puis en 1988 par la Walt Disney Company. En 1992, Disney offre l’avion au Evergreen Aviation & Space Museum où nous pouvons aujourd’hui admirer et visiter cette magnifique folie aéronautique ! Nous en avions entendu parler à travers des documentaires sur Howard Hughes, mais voir le véritable avion dans ce musée fait toucher du doigt le génie et la démesure de son concepteur.
Après le gigantisme… Ce n’est pas facile de monter dans un petit hélicoptère 🤣 Mais cela, nous en reparlerons prochainement… 🙄

Voici un des premiers DC-3A de la Compagnie aérienne American Airlines.


A l’époque, l’intérieur des avions de ligne était un peu spartiate…

La cabine de pilotage. Point de GPS ici 😉

Nous poursuivons la visite du musée avec ce magnifique Stearman PT-17 dans une livrée différente de celle vue lors du fabuleux meeting de La Ferté-Alais « Le temps des hélices « .



Un F-84 Thunderstreak

Nous passons maintenant aux drones. Drones de la terreur : Redéfinir le combat à l’ère du numérique
Tel est l’intitulé de la section du musée consacrée aux drones. Ce musée est d’ailleurs la seule institution autorisée à exposer ces quatre répliques de drones grandeur nature. Ils sont présentés répartis dans trois classes de niveau de menace.
MARK 4 7″ FPV
Déployé par : Ukraine
Pays d’origine : Chine ; assemblé en Ukraine avec des composants locaux et importés
Rôle : Drone kamikaze et bombardier pour opérations militaires
Structure : 1,16 kg en fibre de carbone 3K, type X ou H, charge utile de 2 kg
Nombre d’hélices : 4 (7 pouces, généralement tri-pales)
Portée : 1,9 – 7,5 miles (3 à 12 km environ)
Armement : ogives RPG-7, explosifs improvisés ou petites bombes
Cibles typiques : chars, véhicules blindés, fortifications, positions ennemies
Contrôle : lunettes FPV (par ex. DJI ou analogiques) pour flux vidéo HD, radiocommande (par ex. FrSky, FlySky), contrôleur de vol (par ex. F4/F7) pour la stabilité
Maniabilité : très agile, capable de vols à basse altitude pour éviter la détection
Niveau de menace 1 : Drones commerciaux légers avec petite charge utile

LANCET 3 (au second plan sur la photo)
Déployé par : Russie
Pays d’origine : Russie (conçu par ZALA Aero Group)
Rôle : munition rôdeuse (drone kamikaze/suicide) pour frappes de précision
Structure : 4,9 pi (1,5 m) de long, ailes en X (2 avant, 2 arrière), matériaux composites
Nombre d’hélices : 1 (à l’arrière, bi-pale, propulsive)
Portée : jusqu’à 43 miles (environ 70 km)
Armement : ogive de 6,6–11 lb (3–5 kg) (fragmentation, thermobarique ou explosive)
Cibles typiques : artillerie (obusier, mortier), chars, systèmes de défense aérienne, navires de guerre
Contrôle : guidage électro-optique, vidéo en temps réel, coordonnées préprogrammées, assistance IA, opéré par deux personnes via station au sol
Maniabilité : très maniable, capable de frapper des cibles mobiles, faible signature radar
Niveau de menace 2 : Drones commerciaux moyens avec charge utile modérée

QASEF-1 (au premier plan sur la photo)
Déployé par : Houthis au Yémen
Pays d’origine : Iran (assemblé localement au Yémen)
Rôle : munition rôdeuse / drone kamikaze pour frappes de précision
Structure : 10,5 pi (3,2 m) de long, ailes rectangulaires, queue en V, fuselage tubulaire
Nombre d’hélices : 1 (à l’arrière, bi-pale, propulsive)
Portée : environ 93 miles (150 km)
Armement : jusqu’à 100 lb (45 kg) d’explosifs (anti-personnel ou hautement explosif, type exact inconnu)
Cibles typiques : systèmes de défense aérienne saoudiens (ex. Patriot), bases militaires, aérodromes
Contrôle : préprogrammé avec coordonnées GPS open-source, contrôle limité en temps réel
Maniabilité : modérée, conçu pour un impact direct, peu agile, s’appuie sur GPS pour la navigation
Niveau de menace 3 : Drones militaires lourds avec charge utile élevée

SHAHED-136 (DESIGNATION RUSSE : GERAN-2) malheureusement bien connu…
Déployé par : Russie
Pays d’origine : Iran (conçu par HESA) ; la Russie produit en masse sa propre version (Geran-2)
Rôle : munition rôdeuse (drone kamikaze/suicide) pour frappes à longue portée
Structure : 11,5 pi (3,5 m) de long, ailes en delta tronquées, matériaux composites
Nombre d’hélices : 1 (à l’arrière, bi-pale, propulsive)
Portée : jusqu’à 1243 miles (2000 km)
Armement : ogive explosive de 88–110 lb (40–50 kg)
Cibles typiques : infrastructures critiques (centrales électriques, réseaux), bases militaires, zones urbaines
Contrôle : plan de vol préprogrammé avec navigation GPS/INS (inertielle), contrôle limité en temps réel
Maniabilité : limitée, suit des routes prédéfinies, vol à basse altitude pour discrétion, faible signature radar
Niveau de menace 3 : Drones militaires lourds avec charge utile élevée

Nous nous rendons compte que ce que nous voyons sont les armes quasi essentielles des guerres modernes. C’est impressionnant de les avoir devant soi lorsque l’on connaît tous les drames actuels qu’ils génèrent.
Notre première journée s’achève sous la pluie. Nous ne serons pas seuls sur le parking de notre bivouac, ce DC3 veille sur nous 😉.

Demain, nous poursuivrons la visite du 3ème bâtiment. Le 2ème bâtiment, qui est une salle de cinéma IMAX, ne fonctionne que les week-ends et nous sommes… mercredi 😭
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12 Comments
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Salut Marco et Geneviève, Je vois que tu continues à faire le grand tour de l’histoire de l’aviation américaine.
Ca y est, j’ai vendu le camion et ai acheté un fourgon aménagé.
dites moi quand est ce que l’on peut s’appeler.
Bonne soirée et bonne continuation
On vous embrasse
JM et Simone
Coucou tous les 2,
C’est vrai que leurs musées dédiés à l’aviation sont extraordinaires 🤩 ! De nouvelles aventures vous attendent avec le fourgon 😜, c’est super ! On vous appellera un matin où on ne sera pas trop en retard, ce qui fera entre 19h et 20h pour vous, si cela vous convient 😊. Bises à tous les 2
Tu as dû te régaler !!! et en rêver toute la nuit … Superbe reportage. Bises à vous deux.
Coucou. Oui, on a passé un super moment dans ce musée. En plus, on ne s’y attendait pas du tout alors 🤩🤩 Et ce n’est pas fini… 🙄 Bises 😘
Super reportage, plein d’explications, des photos magnifiques.
Tu as du te régaler et en rêver toute la nuit…
Oui, et tu vas voir, ce n’est pas fini 😉
Et photo superbe de votre maison roulante près du DC-3 !
Merci. Je t’en renvoie quelques unes par WhatsApp car sur le blog on se limite à une trentaine de photos par billet pour ne pas lasser 😉 Mais là le bivouac était vraiment exceptionnel pour moi 🤩
Salut Geneviève et Marc
Article qui ne pouvait pas me laisser indifférent…
Fabuleux d’avoir pu voir de tout près cet avion mythique qu’est l’hydravion de Howard Hugues !
Et pour les spectateurs de l’époque, voir décoller, voler et atterrir l’oiseau le 2 novembre 1947 à Long Beach a dû être quelque chose…
À bientôt, bises, Patricia et Philippe
Bonjour tous les deux. Je m’attendais à avoir un petit message de ta part 👍😊 Oui, on a eu de la chance de ne pas passer à côté de cette découverte. On ne s’y attendait pas du tout en plus. Et pouvoir le visiter entièrement… 🤩 Bises à vous deux 😘😘
Bonjour
Il y en a un qui biche avec tout ces avions,
N’’est-ce pas Marc 😄
Bises
Juste un peu 😉🤣🤣
Bises