26 mai : Tumulus de Philippe II
28 mai : Heraclea

Nous allons aujourd’hui découvrir la ville de Bitola (75000 habitants) qui est la deuxième ville de la République de Macédoine du Nord. Sous domination turque de 1389 à 1912, Bitola prendra le nom de Monastir. La ville est située dans la vaste plaine de Pélagonie, une des rares étendues non-montagneuses de Macédoine. Depuis notre bivouac situé au sud de la ville, nous rejoignons le centre ville en traversant  un magnifique parc.

Au bord de la grande allée rectiligne que nous empruntons et de chaque côté, des bustes de combattants de la deuxième guerre mondiale leur rendent hommage.

Nous arrivons devant le Musée et Institut de Bitola. Cette vénérable institution est installée dans l’ancienne Académie militaire ottomane où Mustafa Kemal, dit Atatürk, fut élève de 1896 à 1899.

Statue de Mustafa Kemal Atatürk lorsqu’il était élève de l’académie.

Mustafa Kemal Atatürk est né le 19 mai 1881 à Salonique (alors situé au sein de l’Empire ottoman) et mort le 10 novembre 1938 à Istanbul. Il est le fondateur et le premier président de la République de Turquie de 1923 à 1938.

Après la guerre d’indépendance turque du 19 mai 1919 au 11 octobre 1922, il opère la proclamation de la République, déplace la capitale Constantinople (qu’il fait renommer Istanbul) à Ankara et occidentalise le pays à travers plusieurs réformes radicales dans une volonté farouche de rupture avec le passé impérial ottoman et islamique. Ainsi, il inscrit la laïcité dans la constitution, supprime l’islam en tant que religion officielle, tout en continuant de l’encadrer par le pouvoir étatique, abolit les instances chariatiques, donne le droit de vote aux femmes, et remplace l’alphabet arabe par l’alphabet latin. Sous sa présidence autoritaire dotée d’un parti unique, la Turquie a mené une révolution sociale et culturelle sans précédent généralement appelée « révolution kémaliste ».

Le 24 novembre 1934, l’Assemblée lui donne le nom d’Atatürk, littéralement le « Turc-Père », le mot « Ata » voulant dire ancêtre. Il meurt en 1938 d’une cirrhose à l’âge de 57 ans.

Dans son regard bleu acier, on perçoit bien la volonté et la détermination de l’homme. Malheureusement le monde musulman d’aujourd’hui est loin de la révolution sociale et culturelle de Mustafa Kemal Atatürk.

Ces phrases de Mustafa Kemal Atatürk nous semblent complètement d’actualité.

Dans l’aile gauche, le musée d’histoire semble à l’abandon avec très peu d’éclairages opérationnels et tout aussi peu d’informations.

Le site comprend également le seul laboratoire du pays travaillant à la rénovation des icônes… cela nous laisse songeurs. L’institution manque de moyens financiers évidents.

Nous passons ensuite devant la Maison des officiers où nous serons très gentiment accueillis par une jeune femme qui aime beaucoup visiter la France. Les contacts avec les macédoniens sont vraiment très chaleureux.

Le bâtiment accueille une exposition sur le ghetto juif de Bitola et la déportation de sa population pendant la 2ème guerre mondiale. La ville a abrité l’une des plus anciennes communautés juives de Macédoine. Après un demi-millénaire d’existence, la communauté juive de Bitola n’existe plus.

Nous poursuivons sur Širok Sokak (ancienne rue Maréchal Tito) qui est la principale rue piétonne de la ville et s’étend sur un kilomètre. Le cœur de la ville est très agréable, qui plus est sous le soleil.

Nous allons ensuite découvrir l’église Saint-Démétrios, lieu de culte orthodoxe  construit en 1830.

Comme d’habitude dans le monde orthodoxe,  l’intérieur est magnifique. Et là, nous avons pu prendre quelques photos 😉

Nous poursuivons en traversant le quartier ottoman du vieux bazar qui date du 16ème siècle.

Nous arrivons ensuite devant le cimetière juif de Bitola, plus ancien cimetière juif séfarade des Balkans (1497). Il est fermé au public en raison de fréquentes profanations. Comme la société de gardiennage est installée juste à côté, nous sollicitons la possibilité de le visiter. Et dans les 5 minutes un responsable viendra nous ouvrir les lieux, juste pour nous. Extraordinaire la gentillesse des macédoniens on vous dit 🙏

Le cimetière a connu un vaste projet d’aménagement en 2015 qui est malheureusement abandonné. Le millier de tombes qu’il abrite est très difficile à voir aujourd’hui. Le projet, lui, était grandiose.

Les tombes sont perdues sous les herbes folles.

Nous allons ensuite au cimetière militaire français situé un peu plus loin. En arrivant devant les grilles, nous découvrons qu’il n’est ouvert qu’en semaine et nous sommes samedi… 😭

Un vieux monsieur passe en vélo, nous le saluons, il s’arrête. C’est l’ancien jardinier du cimetière, et son père l’était avant lui ! Il parle un tout petit peu français, ce qui est déjà beaucoup plus que nous le macédonien (même si le russe semble proche). La conversation s’engage et… il nous ouvre la porte du cimetière que nous allons donc visiter. Ah, ces macédoniens 👍👏😊

Le cimetière accueille 6134 tombes identifiées de soldats de l’armée d’Orient tombés lors de la première guerre mondiale. 7000 autres militaires non identifiés reposent dans un ossuaire collectif ce qui fait de ce cimetière le plus grand cimetière français à l’étranger (plus de 13000 corps sur plus de 3 hectares). Il a été inauguré le 15 septembre 1923.

L’ossuaire.

Dans le cimetière se trouve également un mémorial inauguré en 2018 que le gardien actuel, présent sur le site, ouvrira rien que pour nous 🙏

Des photos et autres documents rappellent ce que fut la campagne de l’armée d’Orient dans les Balkans où plus de 45000 soldats français trouvèrent la mort.

A l’issue de cette visite, Jani, l’ancien jardinier des lieux aujourd’hui en retraite, a tenu à nous inviter chez lui pour nous offrir un café et nous faire rencontrer sa maman âgée de 91 ans. Elle aussi a travaillé au cimetière français. Elle s’occupait des fleurs.

Une photo immortalisera cette rencontre improbable.

Nous rentrerons ensuite au camion en traversant à nouveau le vieux quartier ottoman,

et le parc de ce matin. Ce sera l’occasion de découvrir, comme souvent en Macédoine, un niveau d’équipement dédié aux enfants de très bonne facture. Et sans tag, dégradation, … 🙄👏

Nous arrivons à notre bivouac, un petit parking calme avec beaucoup de place, sans charme particulier, mais bien pratique pour nous 😉

Une journée bien remplie donc 😊 Et encore, on ne vous a pas parlé de notre rencontre avec Dragana, Présidente de l’Association de préservation des traditions des guerres de libération serbes jusqu’à 1918. Celle-ci vit à Belgrade et nous a invités à la contacter lorsque nous y serons 😊

26 mai : Tumulus de Philippe II
28 mai : Heraclea

2 Commentaires

  1. JC 28/05/2023 à 21:04- Répondre

    👍😆

    • Marc et Geneviève 29/05/2023 à 21:35- Répondre

      Belle petite ville que nous avons eu plaisir à découvrir et encore de belles rencontres 😁

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